Une cinquantaine de morts au Caire : les Frères veulent à nouveau embraser le pays
Par N.TPublié le
Moins de deux mois après l’explosion de violence qui avait suivi la destitution du président Mohamed Morsi sous la pression populaire, des heurts meurtriers entre ses partisans et la police ont fait, dimanche 6 octobre, une cinquantaine de morts et 268 blessées. Des attaques perpétrées lundi contre des unités de l’armée et de la police dans le nord et dans la péninsule du Sinaï ont fait sept morts dans les rangs de ces dernières.
Les tireurs ont ciblé au moyen de roquettes un important centre satellitaire au Caire, dont une antenne relayant les communications internationales. Dans le Sinaï, les attaquants ont fait usage de voiture piégée garée devant l'entrée principale du commissariat d'Al-Tur, dans le sud de la péninsule. L'explosion a fait 48 blessés et déclenché un incendie endommageant un bâtiment.
La veille, jour des célébrations du 40e anniversaire de la guerre israélo-arabe du 6 octobre 1973, que les Egyptiens considèrent comme une victoire, les partisans des Frères musulmans ont investi à la rue provoquant un nouvel embrasement de violence, le plus meurtrier depuis le début des tensions.
Selon le ministère de l’Intérieur, au Caire, « des heurts ont éclaté entre des résidents et des Frères musulmans qui voulu gâcher les célébrations de la victoire du 6 Octobre avec des armes et de la chevrotine, faisant 47 morts. Les forces de sécurité ont réussi à s'interposer. »
« L'Alliance pour la Démocratie et contre le coup d'Etat », menée principalement par les Frères musulmans accuse quant à elle les forces de l’ordre d’avoir « tiré pour tuer » des manifestants pro-Morsi « pacifiques ».
A l’évidence déterminée à saisir la moindre occasion pour entraver le rétablissement de l’ordre, le fonctionnement du gouvernement intérimaire et la remise en route de l’économie, la confrérie crée ainsi des situations de guérilla urbaine qui se soldent inévitablement par la mort de dizaines de civils.
Les Frères, dont l’organisation a été décapitée et ses activités interdites, y compris à travers ses ramifications associatives, optent apparemment pour la politique de la terre brûlée, ils jouent la carte des martyrs sur le front de la contestation du « coup d’Etat ».
La grande masse des anti-Morsi n’est pas pour autant prête à laisser faire. L’emblématique Place Tahrir a de nouveau fait le plein samedi soir. La société civile égyptienne continue à faire barrage à l’islamisme tout en attendant l’armée au tournant. Celle-ci s’est en effet engagée à organiser des élections en 2014.