Tunisie : résister à la barbarie
Par N.TPublié le
Quatre balles à bout portant ont broyé la vie de Chokri Belaïd, une voix précieuse de l’opposition Tunisienne. L’assassin et son complice à moto l’attendaient à la porte de son domicile et l’ont froidement abattu mercredi 6 février avant de prendre la fuite.
Ce geste odieux a ôté la vie à un homme qui faisait honneur à son pays et à sa jeunesse en lutte. Il porte à n’en point douter l’empreinte de l’obscurantisme qui tente d’étouffer l’aspiration des tunisiens à la dignité et à la justice sociale.
Un coup fatal a été porté au cœur de la « famille qui avance » pour reprendre l’expression de l’écrivain algérien Tahar Djaout, assassiné par les islamistes intégristes le 26 mai 1993.
La violence qui embrase les rues de Tunis est à la mesure de cet acte de lâcheté répugnante. Nul doute qu’elle était voulue et recherchée par les commanditaires de cet assassinat politique, qui ont ainsi gagné une première manche.
L’objectif est évident: exacerber les tensions autour des enjeux constitutionnels et électoraux, semer la confusion et le chaos, détourner le projet de construction démocratique et tenter d’imposer un ordre totalitaire. La révolution Tunisienne est à un tournant.
Deux années après le soulèvement populaire qui a mis à bas le régime dictatorial et corrompu de Ben Ali, les démocrates doivent plus que jamais se rassembler, serrer les rangs pour protéger les acquis, remettre la Révolution sur les rails et résister à la barbarie.