Fuite des capitaux: l’Algérie vache à lait...

C’est une véritable saignée, un manque à gagner inestimable pour l’économie nationale… la fuite des capitaux hors des frontières est devenue une pratique courante et qui plus est au sortir d’une décennie d’enfer qui a facilité l’accumulation d’argent sale, la multiplication de fortunes pour le moins suspectes entre les mains de nouveaux riches.

Les chiffres, souvent contradictoires, donnent le vertige et dans les rapports internationaux des institutions financières, l’Algérie se place régulièrement dans le peloton de tête.

Les acteurs ont toujours un lien direct ou indirect avec les hommes installés aux postes clé de la haute administration, des grandes entreprises publiques, quand il ne s’agit pas de ceux-là même.

Entre sous-facturation à l’export, change au noir et autres tours de passe-passe, l’argent file ainsi en direction des paradis fiscaux ou des secteurs de l’immobilier et de l’hôtellerie. Marseille est devenue par exemple la destination préférée des détenteurs de « chkarates ».

Les réseaux qui permettent le montage de ces opérations sont parfaitement rodés, entre prête-noms, intermédiaires et relais à l’extérieur. Tout ce beau monde échappe sans coup férir aux contrôles de toute nature, tire allègrement profit d’une économie de bazar.

L’attitude des autorités face à ce phénomène lourd de conséquences est pour le moins révoltante. Pas une mesure de riposte, pas l’ombre d’une campagne d’investigation et l’opacité est totale s’agissant de l’importance de ces flux. Le thème alimente tout au plus quelques chroniques à l’occasion de la publication de rapports internationaux.

Il ne faut évidement pas attendre des parlementaires des enquêtes sur ces dossiers. C’est sans doute le dernier de leurs soucis. Les services fiscaux quant à eux, sont prompts à traquer les petits chefs d’entreprises plutôt que ces hordes de délinquants en cols blancs qui pillent impunément le pays… l’Algérie vache à lait.