Fin 2010, l'université de Montpellier 3 s'était retirée du projet de fusion

Idex : la candidature de Montpellier est mise à l'index

Retoquée. La candidature de Montpellier n'a pas passée la phase de présélection de l'appel à projets « Initiatives d'excellence », appelé Idex. Elle a été écartée sur proposition du jury international, présidé par le professeur Jean-Marc Rapp, président de l'Association européenne des universités (EUA). Une proposition acceptée par le comité de pilotage, qui a ensuite acté le choix de retenir 5 autres nouvelles candidatures (Aix-Marseille University Idex, Idex Lorraine, Idex Paris-Saclay, Paris Novi Mundi University, Université Sorbonne Paris Cité).

Ces 5 projets s'ajoutent aux 7 autres dossiers présélectionnés auparavant (Idex Bordeaux, Unistra – Strasbourg, Paris Sciences et Lettres, Grenoble-Alpes Université de l'innovation, Idex Lyon Saint-Etienne, Sorbonne Universités à Paris pour l'enseignement et la recherche, Toulouse Idex). Pour tous ces pôles universitaires, l'aventure de l'appel d'offres se poursuit, avec à la clé, une part du budget de 7,7 milliards d'euros destinés au développement du rayonnement international de 5 à 10 pôles universitaires d'excellence.

Un énorme budget qui s'envole

En Languedoc-Roussillon, du côté des collectivités et de tous ceux qui croyaient en ce projet, c'est la douche froide. « Le rejet de la candidature de l’Université Montpellier Sud de France est lourd de conséquences », souligne la Région Languedoc-Roussillon dans un communiqué de réaction : « Comptant plus de 90 000 étudiants et 10 000 enseignants chercheurs et personnels universitaires, le Languedoc-Roussillon est le 4ème pôle de recherche publique en France. Autre preuve du potentiel qui existe localement : en mars dernier, sept laboratoires régionaux ont été intégrés dans le plan national Labex alors que neuf concouraient, soit le meilleur taux de réussite pour un territoire en France. Bloquer le dossier Idex Sud de France porte préjudice à toute l’excellence scientifique régionale mais aussi à l’attractivité de notre territoire ».

Évoquant pudiquement les difficultés rencontrés par les différents acteurs de cette candidature à « s'entendre sur une gouvernance commune », la Région a tenu, dans ce communiqué, à « interpell[er] l’État sur les incidences qu’une telle décision pourrait avoir, l’enseignement supérieur et la recherche générant d’importantes retombées
économiques et sociales en Languedoc-Roussillon ». 

« Une contre-performance regrettable »

Cette mise à l'index de la candidature de Montpellier représente aussi « une contre-performance regrettable », pour Jean-Pierre Moure, le président de Montpellier Agglomération qui invite « chacun » à « mesurer sa part de responsabilité » : « Nous ne pouvons pas nous satisfaire de ce rendez-vous manqué avec l'histoire riche de notre Université et de nos pôles de recherche et de compétitivité, qui font notre notoriété dans le monde. N'oublions pas que cette décision nous disqualifie alors que nous sommes le 5ème site français dans le domaine de la recherche (BRGM, CEMAGREF, CIRAD, CNRS, IFREMER, INRA, INSERM, IRD...). Il nous faut, après que chacun ait tiré toutes les conséquences, continuer à relever ce défi pour rester dans la course de l'innovation et de l'excellence. Démontrons ensemble que nous savons réagir et contourner les difficultés pour rester reconnus à notre juste valeur, sans label, mais avec 5 filières d’excellence, 7 pôles de compétitivité, 7 laboratoires d’excellence et 4 Équipements d’Excellence (Equipex). »

Même son de cloche chez Hélène Mandroux, le maire de Montpellier : « La décision du jury ne doit pas être un frein au développement d’une synergie dont notre Université et notre Ville ont besoin ».
« Montpellier s’est construite au Moyen Age autour de son Université », « ce lien est une marque structurante de la ville », souligne le maire qui souhaite « jouer un rôle affirmé auprès de l’ensemble des partenaires intéressés à l’avenir des Universités en Languedoc-Roussillon afin que celles-ci ne cumulent pas les retards préjudiciables à leurs étudiants et à notre territoire ».
« Cet échec collectif ne doit pas masquer la vitalité du tissu », « Montpellier a de véritables atouts en main pour réussir », conclut Hélène Mandroux.