Ils sont des millions… mobilisés pour une Algérie libre et démocratique
Par N.TPublié le
Combien seront-ils ? sans doute des millions à travers le pays… Les Algériens sortent en masse ce vendredi pour un 8 mars historique. Ce sera le troisième épisode d’une mobilisation de grande ampleur, amorcée le 22 février dernier, pour dire non ! à un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika et pour exiger une rupture avec le système qui s’est mis en place durant ses vingt ans de règne.
Etudiants, chômeurs, lycéens et avocats se sont massivement rassemblés ces derniers jours sous les mêmes mots d’ordre, exprimant une profonde aspiration au changement radical.
Le pouvoir continue à tergiverser, soufflant le chaud et le froid par la voix de l’armée. Les forces de l’ordre ne sont pas intervenues, sauf dans des situations exceptionnelles face à des tentatives de casse en fin de manifestations. Les marches sont restées pacifiques sur l’ensemble du territoire.
Le système prend l'eau...
Abdelaziz Bouteflika se trouve encore sur son lit d’hôpital en Suisse, à Genève. Il n’y a pas de communiqué médical officiel. Les Algériens savent seulement, et depuis quelques années déjà, qu’il est dans l’incapacité de se déplacer et de s’exprimer de façon audible suite à un accident vasculaire cérébral. Ses partisans n’en continuent pas moins à soutenir qu’il peut prétendre à la présidence.
Cela étant, le système prend l’eau de toutes parts. Le clan présidentiel enregistre des défections au quotidien. C’est le cas, notamment, de l’Organisation nationale des Moudjahidines (ONM) qui se démarque, pour la première fois, de la position du chef de l'Etat, dénonçant même le poids de son entourage.
Le patronat, allié traditionnel du pouvoir, se divise, l’Union générale des travailleurs (UGTA), jusque-là inféodée à tous les exécutifs se lézarde. De puissantes Union locales se démarquent du secrétaire général qui a récemment annoncé son soutien au 5ème mandat. C’est le cas de l’UL de la zone industrielle de Rouïba, à l’est d’Alger.
Les rassemblements de ce vendredi 8 mars pourraient être décisifs. Leur ampleur devrait logiquement amener le pouvoir à réagir. L’armée, seule institution qui en a les moyens, devrait inciter Bouteflika à démissionner. Nombre d’observateurs estiment que la seule sortie possible est c’elle d’un gouvernement transitoire afin d’aller vers une nouvelle consultation électorale libre et transparente.
L’Algérie est à un tournant