Législatives en France : ces ministres qui font semblant de risquer leur poste
Par N.TPublié le
La règle est stricte : "Tout ministre qui se présente aux élections législatives et qui ne sera pas élu ne pourra pas rester au gouvernement", a confirmé le premier ministre Jean-Marc Ayrault au lendemain de sa nomination à Matignon. Il se trouve justement que 71 % des membres du gouvernement sont candidats. Ces derniers prennent-ils vraiment de gros risques, le gouvernement Français risque-t-il de s’affaiblir ? Etat des lieux autour d'une annonce un brin démagogique…
Notons que deux ministres ont rendu leur tablier aussitôt après leur nomination. Christiane Taubira, Ministre de la Justice, a ainsi abandonné sa candidature dans la 1ère circonscription de Guyane. Elle ne courait pourtant pas grand risque, sachant que François Hollande y avait recueilli 62,3% des voix.
La situation était en revanche plus risquée pour Najat-Vallaud-Belkacem. La ministre des droits des femmes et porte-parole du gouvernement, aurait bien pu se prendre une gamelle dans la 4ème circonscription du Rhône où elle comptait se présenter. Nicolas Sarkozy y était arrivé en tête au second tour de la présidentielle, avec 53,9 % des suffrages.
Ceci étant, dans leur grande majorité, les ministres candidats aux élections des 10 et 17 juin ne courent pas vraiment de risques, ils ont pratiquement tous de fortes chances de l'emporter. Vingt d'entre eux sont des députés sortants, et tous se présentent dans un environnement largement favorable à la gauche.
Une poignée seulement en difficulté…
A commencer par Jean-Marc Ayrault dans la 3e de Loire-Atlantique, où François Hollande a obtenu 65,2 % des suffrages le 6 mai. D'autres ministres sont dans une situation aucunement risquée : Laurent Fabius (affaires étrangères), Valérie Fourneyron (sports) en Seine-Maritime, Manuel Valls (intérieur), François Lamy (ville) dans l'Essonne, Geneviève Fioraso (enseignement supérieur) dans l'Isère, d'Alain Vidalies (relations avec le Parlement) dans les Landes, Bernard Cazeneuve (affaires européennes) dans la Manche, Marylise Lebranchu (réforme de l'Etat) dans le Finistère, Delphine Batho (ministre déléguée à la justice) dans les Deux-Sèvres, Frédéric Cuvillier (transports) dans le Pas-de-Calais, de Victorin Lurel (outre-mer) en Guadeloupe, Michel Sapin (travail) qui se représente dans l'Indre, mais comme suppléant…
Une poignée de ministre reste toutefois exposée. Marie-Arlette Carlotti (personnes handicapées) joue vraiment son portefeuille face au député sortant UMP Renaud Muselier dans la 5e circonscription des Bouches-du-Rhône. François Hollande y était arrivé de justesse en tête au second tour avec 50,2 % des voix.
C’est également le cas de la ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti, dans la 1re circonscription de Moselle, de Jérôme Cahuzac (budget) dans la 3e de Lot-et-Garonne ; de Marisol Touraine (affaires sociales et santé) dans la 1re d'Indre-et-Loire ; de Pierre Moscovici (économie et finances) dans la 4e du Doubs ; et de Sylvia Pinel (artisanat, commerce et tourisme), seule ministre membre du Parti radical de gauche, dans la 2e de Tarn-et-Garonne.
Reste que tout ce beau monde pourrait toute de même tirer son épingle du jeu, vu l’impopularité croissante de la droite. Le coup de grâce annoncé pour cette dernière.