France : des journalistes dénoncent le massacre de leurs confrères palestiniens à Gaza.  Rassemblement mercredi 16 avril à 18h devant les marches de l’Opéra-Bastille à Paris

France : des journalistes dénoncent le massacre de leurs confrères palestiniens à Gaza

Depuis plus d’un an et demi, les bombardements israéliens sur la bande de Gaza ont fait près de 200 morts parmi les journalistes palestiniens, un bilan effroyable et sans précédent dans l’histoire du journalisme. Face à cette hécatombe délibérée, les principales organisations de défense de la liberté de la presse en France, dont la Société des journalistes de RFI, appellent à un rassemblement mercredi 16 avril à 18h devant les marches de l’Opéra-Bastille à Paris.

Cette mobilisation, portée par un large collectif de syndicats et associations de journalistes, dénonce le ciblage systématique des reporters palestiniens par l’armée israélienne, ainsi que l’étouffement médiatique imposé sur Gaza. Elle s’inscrit en opposition claire aux discours complaisants envers la politique israélienne, relayés sur certaines chaînes d’information française comme CNews, où des éditorialistes nient ouvertement le nettoyage ethnique et les crimes de guerre commis à Gaza.

Des assassinats ciblés, une impunité totale

Parmi les victimes, Hossam Shabat, 23 ans, correspondant d’Al-Jazeera Moubasher, a laissé un testament poignant avant d’être tué par un drone israélien : « Si vous lisez ceci, cela signifie que j’ai été tué. » Comme lui, des dizaines de reporters ont péri sous les bombes, malgré leurs gilets « PRESS » et leurs casques.

  • • Ahmed Al-Louh, caméraman d’Al-Jazeera, tué dans une frappe aérienne alors qu’il filmait dans le camp de Nusseirat.
  • • Ibrahim Mouhareb, journaliste d’Al-Hadath, abattu par un tir de char alors qu’il couvrait le retrait des troupes israéliennes.
  • • Wafa Al-Udaini, fondatrice du collectif 16-Octobre, assassinée avec sa famille dans un bombardement.
  • • Bilal Jadallah, directeur de la Maison de la presse de Gaza, tué par un tir de char sur son véhicule.

Ces meurtres, soigneusement documentés par Reporters sans frontières (RSF), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ), révèlent une stratégie d’élimination des témoins gênants.

Gaza, un désert médiatique sous blocus

Alors que les ONG et l’ONU dénoncent des actes génocidaires, Israël impose un black-out médiatique :

  • • Interdiction d’accès aux journalistes étrangers, empêchant une couverture indépendante.
  • • Destruction des infrastructures médiatiques locales (studios, agences de presse).
  • • Menaces et intimidations contre les reporters palestiniens.
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En Cisjordanie aussi, la répression frappe :

  • • Shireen Abu Akleh, journaliste d’Al-Jazeera, tuée en 2022 par un sniper israélien (sans aucune sanction).
  • • Hamdan Ballal, co-réalisateur du documentaire No Other Land, agressé par des colons puis arrêté par l’armée.

 

La France doit rompre le silence complice

Contrairement aux médias proches de l’extrême droite israélienne (comme CNews, détenue par Bolloré), les journalistes français signataires refusent la désinformation et la banalisation des crimes de guerre.

Ils exigent :

  1. 1. Un cessez-le-feu immédiat et la protection des journalistes à Gaza.
  2. 2. La fin de l’impunité pour les assassins de reporters.
  3. 3. L’ouverture de Gaza à la presse internationale.

 

Un rassemblement historique

Mercredi 16 avril à 18h, place de la Bastille, des dizaines de rédactions (Mediapart, Le Monde, AFP, Arte, France Télévisions, etc.) se joindront à l’appel.

Cette mobilisation honore la profession : elle rappelle que le journalisme n’est pas neutre face à l’oppression, et que la solidarité avec les Palestiniens n’est pas une option, mais un devoir.

Stop au massacre. Justice pour les journalistes assassinés.

Avec le soutien des sociétés de journalistes suivantes (par ordre alphabétique) :

Société des journalistes de l’AFP, Société des journalistes d’Arrêt sur Images, Société des journalistes de Arte, Société des journalistes de BFM TV, Société des journalistes de Blast, Société des journalistes de Capital, Société des journalistes de Challenges, Société des journalistes de Courrier International, Société des journalistes de France 2 Rédaction nationale, Société des journalistes de France 3 Rédaction nationale, Société des journalistes de France 24, Société des journalistes de FranceInfo TV et franceinfo.fr, Société des personnels de l’Humanité, Société des journalistes de L’Informé, Société des journalistes de Konbini, Société des journalistes de LCI, Société des journalistes et du personnel de Libération, Société des journalistes de M6, Société des journalistes de Mediapart, Société des rédacteurs du Monde, Société des rédacteurs du Nouvel Observateur, Société des journalistes du Parisien, Société des journalistes de Premières Lignes TV, Société des journalistes de Radio France, Société des journalistes de Radio France Internationale, Société des journalistes de RMC, Société des journalistes de Sept à Huit, Société des journalistes de Telerama, Société des journalistes de TF1, Société des rédacteurs de La Tribune, Société des journalistes de TV5 Monde, Société des journalistes de L’Usine Nouvelle, Société des rédacteurs de La Vie, Société des journalistes de 60 millions de consommateurs.