Israël suspend l’entrée des approvisionnements dans la bande de Gaza au début du mois de Ramadan

Israël suspend l’entrée des approvisionnements dans la bande de Gaza au début du mois de Ramadan

Le mouvement islamiste palestinien Hamas a qualifié de « crime de guerre » la décision d'Israël de suspendre l'entrée de marchandises et d'approvisionnements dans la bande de Gaza. Cette mesure entre en vigueur dimanche 2 mars, fin de la première phase du cessez-le-feu. Le Hamas exige la mise en œuvre de la deuxième phase, or Israël veut seulement prolonger la trêve jusqu’à la mi-avril, comme le proposent les américains. 

Le Hamas estime que la trêve jusqu'à la mi-avril permet à Israël de se soustraire aux accords qu'il a signés. « La seule façon de parvenir à la stabilité dans la région et au retour des prisonniers est d'achever la mise en œuvre de l'accord, en commençant par la deuxième phase. C'est ce sur quoi nous insistons et nous ne reculerons pas », a déclaré Mahmoud Mardaoui, un dirigeant du Hamas, dans une déclaration transmise à l'AFP.

En l'absence d'accord avec le Hamas, la deuxième phase du cessez-le-feu, censée commencer le dimanche 2 mars, est donc suspendue. Celle-ci devait permettre la libération des derniers otages détenus par le Hamas et de plusieurs centaines de prisonniers palestiniens. Une troisième phase, prévue pour la reconstruction de la bande de Gaza, reste également en suspens.

Le plan proposé par l'envoyé américain Steve Witkoff prévoyait un cessez-le-feu temporaire couvrant les périodes du ramadan, qui s'achève fin mars, et de Pessah, la Pâque juive, célébrée à la mi-avril. Selon ce plan, la moitié des otages, morts et vivants, devaient être remis à Israël dès le premier jour de son entrée en vigueur, le reste devant être libéré à la fin, sous réserve d'un accord sur un cessez-le-feu permanent.

Le Hamas a appelle la communauté internationale à « faire pression » sur Israël pour prolonger le cessez-le-feu « sans délai ni tergiversation ». Dans la nuit de mercredi à jeudi, le Hamas a rendu à Israël la dépouille de quatre otages, tandis qu'Israël a annoncé la libération de 643 détenus dans le cadre du septième échange depuis le début de la trêve.

La première phase de l'accord avait permis la libération de 25 otages par le Hamas et la restitution des corps de huit autres à Israël, en échange de la libération d'environ 1 800 détenus palestiniens. 

Le retrait des troupes israéliennes de Gaza enjeu essentiel

Sur les 251 personnes enlevées lors de l'attaque du 7 octobre, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne. Les 24 otages présumés vivants, tous des hommes pour la plupart âgés de moins de 30 ans, devraient être libérés durant la deuxième phase. Un responsable du Hamas a assuré à l'AFP que le mouvement était prêt à restituer tous les otages « en une seule fois ».

La deuxième phase de la trêve devrait aboutir à un cessez-le-feu permanent, ce qui implique le retrait complet des troupes israéliennes de Gaza. Là est l’enjeu essentiel. L’extrême droite israélienne, dont dépend le maintien de la coalition au pouvoir, est radicalement opposée à cette perspective. 

De son côté, le Hamas a réaffirmé sa « volonté d'aller au bout des étapes restantes de l'accord, devant mener à un cessez-le-feu global et permanent, au retrait complet des forces d'occupation de la bande de Gaza, à la reconstruction et à la levée du siège. »

En attendant, Netanyahu a une nouvelle fois recours à l’arme de la faim en faisant payer aux palestiniens le prix des désaccords militaires avec le Hamas.