Maroc: le chômage des jeunes, une bombe à retardement
Par N.TPublié le
Le constat, confirmé par la Banque Mondiale, est alarmant: 30% des jeunes marocains âgés de 15 à 29 ans sont au chômage. La grande majorité d'entre eux désespère de dénicher un jour un job. Les jeunes baissent les bras devant ce qu'ils estiment être désormais une fatalité. Le phénomène n'en reste pas moins une bombe à retardement sur le front social, tout comme en Tunisie, en Egypte et en Algérie.
En visite au Maroc les 6 et 7 septembre, la vice-présidente pour la région MENA, Inger Andersen, a attiré l'attention des autorités, d'autant que le chômage des jeunes s'accroît dans un contexte marqué par le ralentissement de la croissance qui est passée de 4,9% en 2011 à 3% en 2012.
"Grâce à des fondamentaux macroéconomiques solides, le Maroc a été à même de naviguer plutôt bien malgré toutes ces turbulences (environment externe fortement perturbéé, ndlr). Les sources de vulnérabilité macro restent cependant au niveau du budget et de la balance des paiements, les deux s’étant détériorés de manière significative en 2011 et 2012", a-t-elle résumé dans un entretien accordé à l'hebdomadaire l'Economiste.
Selon elle, "Cela laisse aux autorités peu de marge de manœuvrer et donc, il est important pour le gouvernement d’accélérer le programme des réformes".
La nécessité d'un plan d'urgence...
La hausse des prix des produits alimentaires et des carburants conséquente à ce contexte va accroître les difficultés des ménages et accentuer la pauvreté. Mais c'est assurément le chômage des jeunes qui pourrait embraser le front social.
Les islamistes du PJD aux commandes du gouvernement ne semblent pas prendre la juste mesure de cette revendication fondamentale d'un plan d'urgence en faveur de l'emploi des jeunes.
De façon générale, les questions sociales ne constituent pas la priorité de l'exécutif. Pour l'heure, ce dernier s'investit plutôt dans des jeux politiques, consistant à nourrir la contestation de certains aspects de la monarchie et à réprimer l'expression démocratique.
Les islamistes marocains veulent ainsi faire diversion et dissimuler leur incapacité à répondre aux attentes des couches populaires qui les ont porté au pouvoir.