Algérie: le pouvoir aurait-il peur ?
Par N.TPublié le
Pratique courante de l'Administration, l'obstruction à l'expression démocratique habilement commanditée par le pouvoir, fait l'actualité de la vie politique en Algérie réduite à sa plus simple expression dans un contexte de grande confusion lié à la longue convalescence du chef de l'Etat.
Le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) en fait les frais, qui se voit sournoisement empêché de poursuivre son expérience inédite de débat citoyen autour de son projet de Constitution dans la wilaya de Ghardaia. Sans surprise, le cheminement des idées et valeurs défendues par cette formation dérange… hors de Kabylie.
Cet épisode de barrage organisé au déploiement d’un parti d’opposition est significatif à plus d’un titre. Il confirme la détermination du pouvoir à maintenir cette chape de plomb qui étouffe tout discours contestateur de l’ordre établi, donne la mesure de sa détermination à conserver le monopôle des espaces et de l’expression politique.
Et pour cause, l’enjeu est de taille au tournant du mandat d’Abdelaziz Bouteflika, qui nécessite de remettre sur les rails, et au plus vite, les appareils en miettes du FLN et du RND pour porter une « candidature de consensus ». La bataille est d’ores et déjà engagée pour leur faire place nette aux quatre coins du territoire, protéger leurs zones d’influence, préparer les foules à leur prêter oreille…
Coups fourrés et autre chausse-trape vont à n’en point douter se multiplier dans un proche avenir pour mettre en difficulté l’opposition démocratique. Tout laisse supposer que le totalitarisme et la rente, pierre angulaire du système, vont être, et plus que jamais, farouchement défendus. Le pouvoir aux abois aurait-il peur ?