Un ministre palestinien meurt sous les coups de la police israélienne, lors d’une manifestation pacifique
Par N.TPublié le
Ziad Abou Ein, ministre de l'Autorité palestinienne Chargé du dossier de la colonisation au sein de l'Autorité palestinienne, est mort mercredi 10 décembre, après des incidents avec des soldats israéliens lors d'une manifestation pacifique en Cisjordanie.
Le ministre défilait aux côtés de 300 personnes qui manifestaient pacifiquement contre la confiscation des terres palestiniennes, dans le village de Turmus Ayya, près de Ramallah, avec l'intention de planter des oliviers.
Les troupes israéliennes présentes sur les lieux pour empêcher le rassemblement ont fait usage de gaz lacrymogènes. Le ministre Ziad Abou Ein étaient parmi les manifestants qui ont continué d'avancer jusqu'au cordon de soldats. Trois d'entre eux ont alors brutalement repoussé le responsable de cinquante-cinq ans à hauteur de la poitrine et l'ont empoigné au col et à la gorge, rapporte l’agence Reuters.
Selon cette même source, Ziad Abou Ein s'est affaissé en se tenant la poitrine. Il est mort lors de son transport vers la ville de Ramallah. Ahmed Bitawi, directeur de l'hôpital de Ramallah, a fait état de coups portés au torse. Kamal Abou Safaka, un collaborateur de Ziad Abou Ein, a rapporté un coup de crosse.
Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, a rapidement condamné « l'attaque brutale qui a provoqué la mort [de Ziad Abou Ein,] tombé en martyr », selon l'agence de presse officielle WAFA. Cet « acte barbare ne peut être ni accepté ni toléré », a-t-il ajouté.
Le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle de facto la bande de Gaza, a pour sa part appelé l'Autorité palestinienne à stopper toute coopération sécuritaire avec Israël. « Le moment est venu de rassembler nos forces face à l'occupation criminelle sioniste », a-t-il déclaré dans un communiqué.
La tension est très vive depuis cet événement. De l’avis de nombreux observateurs, il pourrait être l’élément déclencheur d’une nouvelle intifada.