C'est l'ensemble de la fédération qui est tombée des nues, face à ces malversations qui seraient le fruit d'un acte isolé, selon une source proche du dossier. (DR)

Fédération PS du Gard : 100 000 euros auraient été détournés par une permanente

Un grave scandale financier vient d'éclater dans la fédération socialiste du Gard. C'est la nouvelle direction de la fédération socialiste, désormais dirigée par Stéphane Tortajada, qui a découvert le pot aux roses, peu avant Noël, au fil de sa comptabilité : jusqu'à 100 000 euros, voire plus, auraient été détournés ces dernières années par une permanente de la fédération qui n'est autre que Nathalie Bouvet, la suppléante du député Fabrice Verdier, également vice-président de la Région Languedoc-Roussillon, pour lequel elle était, jusqu'à ce lundi, son attachée parlementaire.

Face à cette situation de crise qui a vu Fabrice Verdier, comme l'ensemble de la fédération, « tomber des nues », selon une source proche du dossier contactée par Médiaterranée, Stéphane Tortajada a convoqué hier soir un bureau fédéral de crise qui s'est conclu par la rédaction de ce communiqué diffusé à tous les militants socialistes du Gard. Un communiqué que nous vous délivrons ici, in extenso.

Le communiqué du bureau fédéral aux militants

« Le Bureau Fédéral instance décisionnaire de notre fédération s’est réuni ce soir, suite à la découverte d’un certain nombre d’anomalies dans la comptabilité de la Fédération du Gard du Parti Socialiste. Des soupçons importants pèsent sur une de nos militantes par ailleurs titulaire d’un contrat de travail avec la Fédération et en charge de la comptabilité, d’autant plus que cette dernière a reconnu avoir détourné des fonds.

À ce jour, ne connaissant pas l’ampleur de ce détournement, un audit de comptabilité a été décidé et diligenté de façon à déterminer les malversations opérées et leur importance. Compte tenu des éléments du dossier, une procédure de licenciement avec notification d’une mise à pied à titre conservatoire a été engagée et une plainte pénale va être déposée. D’ores et déjà, cette militante a été immédiatement exclue du Parti Socialiste.

C’est, à l’unanimité du Bureau Fédéral et dans un souci de totale transparence que nous avons décidé de tenir informé l’ensemble des militants avant toute communication publiée dans la presse. Les adhérents de la Fédération, ses cadres, ses élus sont les premières victimes dans cette affaire et nous mettrons bien évidemment tout en œuvre pour que toute la lumière soit faite sur ces évènements.

Cette affaire relève avant tout du droit commun. C’est pourquoi nous vous appelons toutes et tous à faire preuve du plus grand esprit de responsabilité. En ce qui nous concerne, nous entendons respecter les règles relatives au droit du travail et à la présomption d’innocence .»

La réaction du député Fabrice Verdier

 Mise à jour du 10.01.13, à 14h30 : Il bouillonnait de faire une déclaration publique depuis maintenant longtemps. Mais il avait besoin du feu vert de son avocat pour ne pas s'exposer à des conséquences judiciaires complexes qui ne manqueraient pas d'apparaître au regard de la gravité de la situation. C'est chose faite depuis les environs de 13h : Fabrice Verdier a communiqué sa « réaction aux anomalies comptables au PS » dans un court texte publié sur son blog personnel que Médiaterranée vous reproduit ici, intégralement :

« La  nouvelle des anomalies comptables commises au détriment du parti socialiste gardois, de ses militants et de ses élus, m’abasourdit.  Si les faits devaient être avérés, il  s’agirait alors d’un grave préjudice, tant moral que politique, à l’encontre de toutes celles et tous ceux  qui, chaque  jour,  se battent pour leur idéal.  Parce que nos valeurs  n’ont rien à voir avec ce genre de comportement, je soutiens totalement l’action en justice décidée par les responsables de la Fédération car il est important que la Justice puisse faire l’entière lumière sur cette affaire.
Fidèle à mes valeurs et soucieux du rôle des représentants du peuple, à titre personnel, j’ai pris toutes les dispositions qui, en l’état, s’imposaient. »