Le groupe Nestlé sous enquête judiciaire pour tromperie
Par red avec agencesPublié le
Le géant suisse est sous enquête pour avoir prétendument eu recours à un traitement illégal d'eau en bouteille. Cette situation lui vaut l’ouverture d’une enquête judiciaire suite à une plainte pour tromperie déposée par l'ONG Foodwatch, rapportent Le Monde et France Info. Cette étape judiciaire intervient après que Nestlé a mis fin à des enquêtes préliminaires quelques mois plus tôt, en acceptant de régler une amende de deux millions d'euros.
Depuis décembre, une commission d’enquête sénatoriale examine de près les pratiques des industriels de l’eau. Les auditions actuelles se concentrent sur l'accusation selon laquelle Nestlé aurait installé des filtres interdits sur ses sites des Vosges et du Gard pour purifier des eaux contaminées, qui étaient ensuite vendues comme « eaux minérales naturelles ».
Nestlé a exprimé ses réserves quant à sa collaboration avec cette commission, arguant que celle-ci serait incompatible avec une ordonnance de 1958 qui interdit la création de commissions d'enquête sur des faits déjà soumis à des poursuites judiciaires en cours.
Obstacle à la vérité
La société se défend en affirmant n’avoir soulevé qu'une question de droit et nie tout refus de collaborer ou de transmettre des documents. Tandis que les sénateurs persistent dans leur quête de transparence, rappelant que d'autres commissions ont coïncidé avec des procédures judiciaires par le passé, Nestlé déclare qu’elle ne commente pas les affaires en instance. Le refus de répondre aux sollicitations parlementaires peut entraîner des peines d’emprisonnement ou des amendes.
Karine Jacquemart, de Foodwatch, critique sévèrement l'attitude de Nestlé, accusant le groupe d'esquiver ses responsabilités et de faire obstacle à la vérité. Elle souligne que la plainte visait à briser le silence autour de cette affaire et insiste sur l’exigence de transparence vis-à-vis des législateurs, des consommateurs et de la justice.
De son côté, Alexandre Ouizille, rapporteur de la commission, affirme que l’ouverture de l’information judiciaire ne modifie en rien la détermination des travaux en cours, dont l'objectif est de comprendre les pratiques industrielles, indépendamment des aspects pénaux.