Marseille : procès en cours de proxénètes et passeurs nigérians
Par djefPublié le
À Marseille, un réseau de proxénétisme nigérian est confronté aux juges. Depuis le lundi 6 novembre, quinze prévenus, dont trois chefs successifs du gang des Vikings, comparaissent devant le tribunal correctionnel de la vile.
L'accusation concerne l'appartenance à une organisation criminelle nigériane appelée "cults", en particulier les Arrow Baga, et leur implication dans des activités telles que la prostitution forcée, les viols, l'extorsion, le passage de migrants et le proxénétisme violent.
L'une des victimes nigérianes, une jeune femme, témoigne devant le tribunal en anglais de sa participation forcée à cette organisation. Elle raconte avoir été marquée et forcée à se prostituer pour ce gang près de la gare Saint-Charles, car elle n'avait pas d'argent pour se nourrir. Elle affirme également avoir été violée par cinq hommes sur ordre du chef du gang.
Locations de chambres dans des logements insalubres
Les prévenus, y compris les chefs du gang, nient toute implication et contestent leur appartenance à cette organisation criminelle. Les écoutes téléphoniques, qui ont été présentées comme preuve, révèlent les différentes activités criminelles des Arrow Baga, telles que le passage de migrants en utilisant la ressemblance, la location de chambres dans des appartements squattés, et même l'acquisition d'armes et de munitions.
Le réseau de proxénétisme nigérian fonctionne également comme des marchands de sommeil, louant des chambres dans des logements insalubres à Marseille. Les femmes contraintes à la prostitution de rue sont les principales victimes de cette violence, mais elles ne sont pas présentes lors du procès par crainte des représailles.
En plus du proxénétisme, les Arrow Baga sont également impliqués dans le passage de migrants en Europe en utilisant la technique de la ressemblance. Ils récupèrent des migrants de l'autre côté de la frontière italienne et les font passer en France en utilisant les documents d'autres demandeurs d'asile. Le passage est facturé entre 250 et 500 euros.
Les récits de vie des prévenus révèlent des histoires de violence dès leur plus jeune âge. Certains ont été contraints de travailler dans les champs à un âge précoce, d'autres ont fui leur pays après des événements traumatisants. La violence est également exercée contre les hommes qui refusent d'intégrer les gangs ou qui en sont exclus.