Législatives en France : l'extrême droite en embuscade
Par N.TPublié le
La gauche française a le vent en poupe au lendemain du premier tour des législatives. Les ministres candidats s’en sortent confortablement, certains d’entre eux ont même été élus au premier tour, à l’image du chef du gouvernement, Jean-Marc Ayrault, qui caracole à hauteur de 56% des suffrages dans son fief nantais, où il est reconduit sans discontinuer depuis 1988.
Le bloc de gauche passe ce premier cap avec le score appréciable de 46,90% qui le place en position pour obtenir de 288 à 324 sièges dimanche prochain, contre 34,60% pour la droite parlementaire créditée de 224 à 261 sièges.
Seule ombre au tableau : l’échec de Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de Gauche aux présidentielles, parti défier Marine Le Pen, leader du Front National, dans une circonscription du Pas-de-Calais rongée par le chômage où elle s’est taillée sans peine une popularité. Le parti d’extrême droite pourrait ainsi faire son entrée au Parlement avec une poignée de sièges, 2 à 3 selon les projections.
Pas de quoi bouleverser l’institution parlementaire, mais aussi petite soit-elle, cette percée n’est pas sans effet sur le comportement des électeurs de droite dont plus de 40% se disent favorables au vote en faveur de l’extrême droite en cas de duel avec la gauche. L’opération de "dédiabolisation" du FN entreprise par la fille Le Pen a produit son effet.
Chasser sur les terres de cette formation est devenu par ailleurs le sport favori des candidats de droite, qui usent des mêmes thèmes, du même discours, agitent les mêmes épouvantails, l’étranger, l’Islam, la perte de l’identité, de la souveraineté...
En obtenant 13,4% des suffrages au premier tour des législatives, le Front National bouscule désormais la droite classique, l’encourage à se radicaliser, car il fait monter les enchères. Il est plus que jamais en embuscade...