Le siège total de Gaza, une « guerre d’extermination »
Par N.TPublié le
Israël a décrété un blocus total de la bande de Gaza, empêchant toute entrée ou sortie de personnes et de marchandises. Les bombardements sont plus intenses que ceux de toutes les guerres menées par Tel-Aviv jusque-là.
La bande de Gaza, située au Nord et au Sud, est progressivement détruite par l'une des armées les plus puissantes du monde. Dans cette petite région de 360 km², longue de 41 km et large de 6 à 12 km, plus de 2 millions de Palestiniens vivent entassés, soit près de 6 000 habitants par km², l'une des densités de population les plus élevées au monde.
Depuis le samedi 8 octobre au soir, la bande de Gaza est soumise à des bombardements simultanés venant de la terre, de la mer et des airs. Rien n'est épargné, même pas les centres de santé.
Des milliers de logements détruits
Les responsables militaires et politiques israéliens, habituellement enclins à parler de "frappes ciblées" sur Gaza, ne se donnent même plus la peine de maintenir cette illusion. Selon des associations locales, des milliers de logements ont été détruits et les immeubles s'effondrent comme des châteaux de cartes, laissant la poussière grise et âcre du béton se disperser dans les rues autrefois animées.
La région est en état de siège total, toutes les entrées sont fermées et les populations sont prises au piège. « l'ensemble de Gaza se noie dans l'obscurité à la suite des coupures de courant (…) nous vivons sous un déluge ininterrompu de bombardements qui déchirent la nuit », rapporte un témoin cité par le journal L’Humanité
Adnan Abou Hasna, responsable de la communication pour l'UNRWA, l'organisme des Nations unies en charge des réfugiés palestiniens, confirme que des dizaines de milliers de personnes ont fui leur domicile pour se réfugier dans les écoles qui servent également d'abris d'urgence.
Israël refuse la mise en place d’un corridor humanitaire
L'UNRWA fournit de la nourriture, de l'eau et un soutien psychologique à ces personnes, qui craignent que la situation ne s'aggrave encore. Israël a refusé la mise en place d'un corridor humanitaire, a coupé l'eau et l'électricité, et interrompu le passage des marchandises.
« Ce que nous vivons là est pire que tout ce que nous avons vécu auparavant. C'est comme un tremblement de terre », décrit Adnan Abou Hasna . Les habitants sont démunis et ne savent pas comment expliquer ce qui se passe à leurs enfants. Ils sont privés d'électricité, d'Internet et d'eau, coupés du monde extérieur par les Israéliens.
Les enfants courent dans les rues pour atteindre les abris bondés dans les écoles. Les enterrements se font avec peu de personnes pour accompagner les morts, les marchés sont fermés, les gens épuisent leurs réserves de nourriture et les hôpitaux sont surpeuplés sans accès aux médicaments. « C'est une guerre d'extermination », disent les témoins joints au téléphone par le journal l’Humanité.