France : le projet de loi sur l’immigration fait un flop, le ministre de l’Intérieur reconnaît un « échec personnel »
Par N.TPublié le
Lundi 11 décembre, lors d'un vote serré à seulement cinq voix d'écart, l’Assemblée nationale a rejeté le projet de loi sur l’immigration, marquant un échec personnel pour le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
Suite à cette défaite, Gérald Darmanin a présenté sa démission mais a été rapidement maintenu dans ses fonctions par le président, signe que malgré le revers, le projet de loi n’est pas définitivement écarté.
L'événement confirme une situation politique fragmentée où le gouvernement est acculé par une opposition hétérogène, peu encline à respecter les principes du macronisme et plus motivée à renverser sa politique.
S’agissant de la droite, spécifiquement, cette alliance avec l'extrême droite pour le rejet du texte fait planer le spectre d'une confusion idéologique, effaçant les lignes traditionnelles et pouvant nuire à leurs valeurs républicaines. Dans cette atmosphère de polarisation, Marine Le Pen tire profit de la situation, exerçant une influence croissante sur les députés Les Républicains (LR).
De son côté, le Président Macron, bien qu'affaibli et sans alliés fiables, conserve une possibilité d'action : celle de mobiliser l'opinion publique française qui semble, selon les sondages, majoritairement favorable à une réforme de l’immigration. C’est sur cette unique carte à jouer qu’il peut encore compter pour naviguer dans un paysage politique de plus en plus compliqué.
L’exécutif dans le brouillard, à la recherche d’une issue
En réaction au rejet essuyé à l'Assemblée, Gérald Darmanin a reconnu sur TF1 son échec personnel non sans se présenter comme un « défenseur » de la population française. Critiquant ouvertement les députés pour leur manque de représentativité et leur choix politicien, il dit rester néanmoins déterminé à proposer des mesures pour lutter contre l’immigration irrégulière.
Dans la suite des événements, l’exécutif est confronté à des choix difficiles : soit abandonner définitivement le projet, soit chercher des compromis paritaire, soit introduire le texte au Sénat avec le risque d'un durcissement des dispositions. Quelle que soit la route choisie, l'équilibre politique reste précaire et le gouvernement devra naviguer avec prudence dans un contexte de plus en plus divisé.