Eco-cités: la Jordanie en pleine "révolution verte"

La notion d'Eco-cités désigne les villes qui inscrivent les enjeux environnementaux au rang des grandes priorités. La 5ème édition de la Semaine Economique de la Méditerranée, qui a lieu à Marseille du 10 au 15 octobre, a consacré à ce thème un forum rassemblant de nombreux spécialistes pour débattre autour de solutions concrètes et innovantes liées à la gestion de l'eau, de l'énergie et des déchets.

L'intervention conjointe des représentants de l'ONUDI (Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel) et du ministère de l'Environnement du Royaume hachémite de Jordanie a précisé l'objectif et la portée du réseau des Eco-cités. La question essentielle étant la gestion des ressources énergétiques dans des perspectives de "développement durable".

De ce point de vue, l'exemple des efforts entrepris par la Jordanie mérite précisément l'attention. Intervenant à ce propos, Raouf Dabbas, conseiller au ministère de l'environnement est revenu sur l'engagement des autorités de son pays en faveur de "l'économie verte".

"80% des ressources naturelles sont consommées dans les villes où vit la moitié de la population mondiale qui produit 73% des gaz à effet de serre, la Jordanie présente les mêmes caractéristiques, les mêmes chiffres à une plus petite échelle", précise Mr Raouf. Le pays fait également face à une contrainte de taille, le déficit annuel de 500 million m3 d'eau. Le territoire bénéficie en revanche de 330 jours d'ensoleillement et compte bien en tirer profit pour la production d'énergie propre.

"Eco-cité est un outil qui permet de trouver des solutions" affirme le haut fonctionnaire en présentant la batterie de mesures mises en place dans son pays. A commencer par l’application d’un plan de dépollution industrielle, n'hésitant pas à fermer certaines usines, jugées trop polluantes, à récompenser celles qui ont des "comportements citoyens" pour la gestion des déchets notamment.

Dans le domaine du transport, la Jordanie a "introduit la première voiture à émission zéro de marque Nissan dans le monde arabe" et s'efforce de développer ce mode de transport à travers des dispositifs fiscaux.

En matière de construction, les autorités ont engagé un plan de formation d'ingénieurs et d'architectes "à la construction verte", de faible consommation énergétique. Ce facteur intervient par ailleurs dans les transactions immobilières, rendant plus chers les bâtiments commerciaux qui ne répondent pas à ce critère.
Notons enfin l'expérience inédite rapportée par le conseiller ministériel, celle de "trois grand-mères analphabètes initiées à la production d'électricité pour leurs besoins domestiques à base de cellules photovoltaïques". En Jordanie, le printemps arabe passe par la révolution verte.