"MSF est présent dans les situations de crise, là où il peut sauver des vies"... (MSF)

Migrants: L’ONG Médecins sans frontières dénonce l’incohérence et l’irresponsabilité de l’UE

Par N.T

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L’ONG Médecins sans frontières intervient depuis le mois de mai en Méditerranée pour secourir les migrants dont les embarcations dérivent aux larges des côtes libyennes et italiennes. L’un de ses navires, le Dignity-I, participait aux opérations de sauvetage lors du naufrage qui a fait plus de 200 disparus mercredi 5 août dans les eaux libyennes. Près de 400 personnes, dont des femmes et des enfants, avaient été sauvées.

Dans une interview accordée au journal Le Monde (édition du mercredi 12 août), la responsable des opérations de secours, Paula Farias, explique cette décision d’intervention et pointe l’irresponsabilité de l’Union européenne.

« MSF est présent dans les situations de crise, là où il peut sauver des vies. Nous sommes aux côtés des populations dans leur pays d’origine, en Syrie, au Yémen, etc. C’est notre mandat. Or, aujourd’hui, la traversée de la Méditerranée est un moment critique, au cours duquel beaucoup de gens meurent », rappelle-telle.

« 80 % d’entre eux sont éligibles au statut de réfugiés… »

Paula Farias, pointe la réduction des moyens en mer et la priorité accordée à la surveillance des frontières plutôt qu’au sauvetage des naufragés. L’opération « Mare Nostrum », suspendue en novembre 2014, avait permis de secourir quelque 170 000 personnes pour cette seule année. Elle a été remplacée par l’opération « Triton », un dispositif de contrôle et de protection de la citadelle européenne.

« A l’époque, nous savions ce qui allait se passer. Nous l’avions dit. Ce qui se passe est une catastrophe annoncée. MSF a décidé de répondre à cette urgence, mais nous attendons que l’UE assume ses responsabilités. Ces gens risquent leur vie pour arriver en Europe alors que 80 % d’entre eux sont éligibles au statut de réfugiés. L’UE les oblige à de dangereuses traversées, pour obtenir un droit qu’elle leur reconnaît, pourtant ! C’est une situation paradoxale et cynique », dénonce la responsable des secours pour MSF