L’extrême droite espagnole veut supprimer la double nationalité aux étrangers

Le président du parti d'extrême droite espagnole (Vox) a annoncé officiellement la présentation d'un projet de loi limitant l'octroi de la nationalité espagnole afin de réguler l’immigration dans la péninsule ibérique.

Santiago Abascal, dont le programme politique comprend l'expulsion de tous les immigrés illégaux, a expliqué que cette initiative législative de son parti mettra fin "aux pratiques frauduleuses" d'acquisition de la nationalité espagnole. Il ajoute que son obtention doit être "un gage de loyauté et d'engagement historique envers le passé, le présent et l'avenir de la nation espagnole".

Le projet de loi en question, présenté lors du débat de la Chambre des représentants, propose la mise en place de conditions plus sévères pour l'obtention de la nationalité espagnole. Si la loi passe, il faudra justifier d'une durée de résidence de 15 ans sur le territoire, il faudra prouver une bonne maîtrise de la langue espagnole. Il va même plus loin en exigant un examen écrit sur les connaissances des lois constitutionnelles, historiques et culturelles du pays et demande le renoncement pur et simple de la nationalité d'origine.

Santiago Abascal, le "Zemmour" espagnol?

Député depuis 1994, Abascal milite pour l'expulsion de tous les immigrés illégaux, il prône la construction de "murs infranchissables" dans les enclaves africaines espagnoles de Ceuta et Melilla, l'interdiction de l'enseignement de l'islam, l'élimination de tous les parlements régionaux et l'opposition au nationalisme catalan. Il utilise également une rhétorique antimusulmane et appelle à une nouvelle Reconquista de l'Espagne.

Dans un autre registre, il fait de la lutte contre le féminisme, qu'il appelle "féminazisme", une de ses priorités. Hostile à la politique de lutte contre les violences de genre, il estime que les hommes sont stigmatisés par les féministes. Il ne croit pas au théories de changement climatique et estime que le réchauffement de la planète est la "plus grande escroquerie de l'histoire".

Augmentation des flux de migrants clandestins en Espagne

L'Espagne qui connait une augmentation alarmante des flux migratoires illégaux espère une prise de conscience rapide de l'Europe. Le ministre espagnol des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la Coopération, José Manual Albares, a récemment déclaré :

"Il n’y a aucun pays de l’UE, aucun, qui peut affronter seul les mouvements migratoires qui confluent vers l’Europe. C’est pourquoi nous sommes très favorables à un pacte d’asile et d’immigration à l’échelle européenne, tout en disant qu’il est très important que les responsabilités et la solidarité soient réparties de manière équilibrée. La gestion des flux d’immigration illégale ne peut pas retomber exclusivement sur les États de première arrivée. Et c’est, un pays qui a toujours assumé sa part de responsabilité qui le dit"