Les citoyens attendent des heures durant l'arrivée de camions. ( © L'Expression)

Algérie : pénurie de bouteilles de gaz et froid persistant, la colère monte

La vague de froid qui traverse l’Algérie avec des chutes importantes de neige est devenue un véritable cauchemar pour des millions d’habitants utilisateurs de bouteilles de gaz butane. L’incapacité des autorités à organiser les circuits de distribution pour assurer la disponibilité du produit, plus que jamais indispensable, provoque la colère des populations.

Routes coupées, camions de butane pris d’assaut… les actions se multiplient d’un bout à l’autre du territoire en réaction à une pénurie pour le moins cruelle. Les autorités semblent tabler sur le retour d’un temps plus clément qui fera baisser la tension. En attendant, c’est le chaos, un climat d’émeutes sur fond d’agitation politicienne à l’approche des élections législatives.

À Naciria, à une centaine de Km à l’est d’Alger, un camion de Naftal, entreprise publique de distribution, chargé de bouteilles de gaz a été détourné vendredi vers 22h. « Des centaines de personnes de tous âges ont pris d'assaut le véhicule avant de s'emparer d'une centaine de bombonne de gaz », rapportent des témoins. Ceci, malgré la présence d’une escorte de police.

Dans la même région, À Bordj Menaïel, des milliers de citoyens exacerbés par la pénurie persistante et venus des villages de montagnes environnants ont occupé durant trois jours le dépôt de Naftal. Des unités de gendarmerie ont été dépêchées pour le faire évacuer et protéger les lieux.

À Boumerdès, chef-lieu de département et dans de nombreuses autres villes, des centaines de citoyens attendent désespérément des heures durant d’improbables livraisons de bouteilles de gaz. Les scènes se renouvellent tous les jours durant cette vague de froid.

Les responsables de l’entreprise publique Naftal avancent quant à eux de chiffres impressionnants de distribution: 20.000 en trois jours sur les dépôts d’un seul département proche d’Alger. Mais l’anarchie qui règne empêche à l’évidence une répartition équitable entre les zones de consommation.