Maroc: la colère gronde sur le front social
Par N.TPublié le
Plusieurs centaines de jeunes marocains du mouvement du 20 février sont descendus dans la rue à Rabat et Casablanca, samedi 11 août, rejoints par des militants syndicaux et des droits de l’Homme, pour dénoncer la cherté de la vie, la répression et les injustices.
Une dépêche de l'AFP affirme que l'appel au rassemblement a tourné court, ne mobilisant qu'un demi millier de manifestants à Casablanca et moins de 200 à Rabat. L'agence chinoise Xinhua signale en revanche plusieurs milliers de jeunes.
Les manifestants ont notamment scandé des slogans contre la hausse des prix de l'essence de 20% intervenue en juin dernier et qui a entraîné une augmentation des prix de nombreux services et produits de consommation.
Dans un communiqué, l'Alliance marocaine des organisations des droits de l'Homme dénonce pour sa part la recrudescence des violences contre les manifestants et des arrestations arbitraires depuis l'arrivée au pouvoir de Abdelilah Benkirane, secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD, islamiste), qui a remporté, le 25 novembre 2011, les dernières élections législatives anticipées.
Un gouvernement de plus en plus impopulaire…
Fin juillet, un premier mouvement de protestation similaire a été organisé dans des villes marocaines pour réclamer des réformes sociales. Les syndicats qui se rangent du côté de l'opposition prévoient cette fois de multiplier les mouvements de grève.
Des grèves sont ainsi annoncées dans les secteurs de la santé, des collectivités territoriales, des corporations d'agriculteurs. La hausse des prix des carburants mobilisent également dans le secteur du transport.
Le gouvernement, de plus en plus impopulaire, se trouve confronté à un mécontentement qui risque d’embraser le front social.
Au pouvoir depuis bientôt neuf mois, les islamistes marocains révèlent tout compte fait leur incapacité à répondre aux attentes des populations vulnérables.