Algérie : le vide stratégique d’un pouvoir à bout de souffle
Par N.TPublié le
Il est partout, sillonne sans interruption le territoire, visite des chantiers, lance des projets, en inspecte d’autres, enchaîne les « réunions de travail »… Le Premier ministre Algérien, Abdelmalek Sellal, occupe le terrain sous l’œil grand ouvert des médias publics et des canards aux ordres, contraints aussi de le suivre à la trace, de se faire l’écho de cette hyperactivité du gouvernement. Qu’on se le dise, ce dernier ne chôme pas, il se démène durement pour le développement !
Des réalisations ? Nul ne s’en plaindra et sans doute est-ce la moindre des choses tant que les caisses sont encore pleines… Mais pour qui veut regarder honnêtement de plus près, il s’agit en fait de programmes d’équipement qui comblent tout juste un retard considérable dans des secteurs sensibles, à l’image notamment de ceux qui concernent la région sud, jusque-là à l’abandon.
Un Premier ministre omniprésent sur les chantiers, caméras aux trousses ? Soit. La réalité n’en reste pas moins empreinte d’une perte de confiance très perceptible dans l’opinion toutes catégories sociales confondues et qui plus est dans le monde du travail et chez les plus démunis. La réalité c’est le sentiment d’un gouvernement qui pilote à vue, sans aucune alternative pour rompre avec une dépendance suicidaire aux seuls hydrocarbures, impulser l’investissement productif créateur d’emplois, mettre fin à la gabegie dans l’importation…
Tandis que persiste le mystère d’une convalescence prolongée du chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, hors du territoire national, les ministres semblent avoir sombré dans une incroyable léthargie. Abdelmalek Sellal qui multiplie les sorties traîne un escadron dans le brouillard. Reconnaissons-lui le mérite de s’épuiser à la tâche pour camoufler le vide politique et stratégique d’un pouvoir à bout de souffle.