Rien ne prédestinait Bruno Bousquet à cette passion pour le safran. (DR)

Safran du Languedoc Sud de France : un vrai conte méditerranéen à la gloire du crocus sativus

L'histoire d'amour qui lie Bruno Bousquet au safran a tout d'un conte méditerranéen. Pourtant, rien ne prédestinait ce gérant de l'agence de communication BEP (Bousquet Editions Presse) à devenir le propriétaire de la marque Safran du Languedoc, labellisée Sud de France. Si ce n'est l'amour du jardinage que lui avait inculqué son père dans son enfance en lui allouant un carré à cultiver.

« Un jour, j'ai lu un article sur le safran (le crocus sativus) et ça m'a intéressé, se souvient Bruno Bousquet. J'ai commandé un livre sur le safran et quand j'ai appris que son auteur passait dans le coin, je suis allé le rencontrer. Il faisait une démonstration, je lui ai acheté 50 bulbes et je les ai planté dans mon jardin. C'était en 2006 ».

Tout est parti de là. Enfin, presque... Les choses sérieuses ont véritablement commencé quand, en 2009, l'amateur de cette épice orientale introduite en Occident à l'époque des Croisades, visite en Alsace la plus grande exploitation française de safran.

« J'avais lu un papier dans la presse locale alsacienne sur ce safranier, je l'ai appelé, on s'est rencontré, on a mangé ensemble et quand je suis reparti, j'avais commandé 50 000 bulbes, alors que je n'avais même pas encore un terrain où les planter ! Quand je l'ai dit à ma femme, elle m'a traité de fou », raconte Bruno Bousquet dans un grand rire.

Un safran reconnu par la confrérie des Escoffiers

Le terrain trouvé, le chef d'entreprise plante ces 50 000 bulbes de crocus sativus et récolte 230 grammes de safran. L'année suivante, en 2010, il plante 100 000 bulbes de plus. Les 50 000 premiers bulbes s'étant déjà renforcés et démultipliés, la récolte est cette fois-ci plus conséquente avec un kilogramme, tout rond, de safran. Soit l'équivalent d'un vingtième de la production française, selon la confrérie gastronomique des Escoffiers qui a intronisé Bruno Bousquet en reconnaissance de la qualité de son safran.

« Au total, j'ai planté 150 000 bulbes, mais je dois en avoir 450 000 à 500 000 maintenant, précise Bruno Bousquet. Sans les inondations que nous avons subies cette année, nous aurions récolté 1,5kg de safran, mais on devra se contenter de quelque  800 grammes ».

Pas de quoi mettre en péril l'activité de Safran du Languedoc Sud de France qui a bien compris que pour démocratiser l'usage de cette épice vendue au prix public de 35 euros le gramme, il fallait diversifier son offre.

Le safran étant « un exhausteur de goût » qui « s'accommode aussi bien avec le sucré qu'avec le salé », l'entreprise de Bruno Bousquet propose donc de nombreux produits (macarons au safran, foies gras au safran, chocolats à la liqueur de safran, moutarde, miel, sirops, etc.) qui le rendent du même coup accessible à toutes les bourses prêtes à se délier pour savourer ses saveurs et bénéficier de ses nombreuses vertus médicinales (revitalisant, aphrodisiaque, antispasmodique, antalgique, analgésique, anti-inflammatoire, immunostimulant, antioxydant, anti-stress, etc). Ou pour le plaisir d'offrir, tout simplement, comme en ce moment au marché de Noël de Montpellier, où Safran Languedoc Sud de France propose à la vente une grande palette de ses produits, jusqu'au 31 décembre prochain, sur la Place de la Comédie.

Deux fleurs pour une assiette

« Pour faire un gramme de safran, il faut 200 fleurs, explique Bruno Bousquet. Mais il n'en faut que deux pour préparer un plat, donc le prix à l'assiette n'est pas excessif, contrairement au prix du kilogramme. »

Au-delà de cette démarche de diversification, le safranier a aujourd'hui la satisfaction durable de « servir des restaurants gastronomiques, des étoilés, des meilleurs ouvriers de France » qui, chaque année, lui « reprennent de [son] safran et même un peu plus que l'année précédente ».

Bruno Bousquet est donc un homme heureux. D'autant plus comblé, qu'il n'est pas le seul à choyer ses fleurs de safran et leurs précieux pistils qu'il commercialise tout au long de l'année dans de nombreux points de vente (1). Son épouse et sa fille l'ont suivi dans cette passion dévorante pour la belle fleur enivrante. Et tous reçoivent le soutien de leurs proches, notamment en période de récolte, où les journées de travail peuvent durer jusqu'à 17 heures non-stop. Un vrai conte méditerranéen, cette histoire de safran en Languedoc-Roussillon !

N.E

(1). Retrouvez la liste des points de vente (Languedoc-Roussillon et PACA) ainsi que beaucoup d'autres renseignements, dont de nombreuses recettes à réaliser avec cette épice rare et précieuse, sur le site de Safran du Languedoc Sud de France : www.safran-du-languedoc.fr