Jacob Zuma, se maintient au pouvoir malgré son implication dans des affaires et une situation sociale catastrophique... (DR)

Afrique du Sud : le cauchemar de l'apartheid et le prestige de Mandela ont sauvé l'ANC

Le parti au pouvoir en Afrique du Sud, l’ANC (Congrès national africain), a remporté les législatives du 7 mai avec 62 % des voix. Son leader, Jacob Zuma, se maintient au pouvoir malgré son implication dans des affaires et une situation sociale catastrophique.

Pourquoi l’ANC arrive-t-il à se maintenir ? Le parti de feu Mandela repart pour un nouveau mandat de 5 ans en raison essentiellement de sa très forte popularité. Le souvenir de l’apartheid et des souffrances qui y sont liées est encore très présent. « L’ANC fait tout pour garder vivante la mémoire de Mandela. Et cela fonctionne. Les gens aiment s’accrocher à cette image idéale de l’ANC, même si l’ANC d’aujourd’hui est largement différent de celui du début des années 1990 », explique Susan Booysen, spécialiste de la vie politique sud-africaine et professeur à l’université de Wits à Johannesburg, auteure de plusieurs ouvrages sur l’organisation.

La deuxième raison est liée à la faiblesse de l’opposition. Son principal parti, l’Alliance démocratique (AD), est en progression de 5 points, avec 22 % des voix, mais il demeure perçu comme le choix des Blancs et des métis. Le parti de Julius Malema, Economic Freedom Fighters, devient le troisième parti du pays avec 6 % des voix, mais son discours à connotation populiste ne crée pas de nouveau rapport de forces.

Quels défis l’ANC s’engage-t-il à relever ? L’ANC promet sans surprise de satisfaire des objectifs économiques en restaurant la confiance des investisseurs. Le taux de chômage est très élevé (25 %) et reste directement corrélé, selon les statistiques officielles, à l’origine ethnique : 6 % chez les Blancs, 22 % chez les métis et 35 % chez les Noirs… vingt ans après la fin de l’apartheid. Le parti au pouvoir en Afrique du Sud, l’ANC (Congrès national africain), a remporté les législatives du 7 mai avec 62 % des voix. Son leader, Jacob Zuma, se maintient au pouvoir malgré son implication dans des affaires et une situation sociale catastrophique.