Le monde pourri des apprentis sorciers

Un film ordurier, ouvertement islamophobe, dégoulinant de haine, répugnant de médiocrité, provocateur, a produit l'effet attendu par son réalisateur : l'embrasement du monde musulman, l'indignation, la colère et les inévitables flambées de violence.

Une opération diabolique conçue à la hâte, grassement financée et diffusée sur la toile, à l'échelle planétaire, un 11 septembre de triste mémoire et dans une période où les sociétés arabes qui ont chassé leurs dictateurs tentent de renaître de leurs cendres.

Une perche tendue à l'islamisme radical prompt à s'emparer du sacré pour nourrir le feu de la violence, tenter de rallier les soutiens qui lui font défaut, malgré les menaces, les exactions, la propagande, et de déstabiliser les nouveaux régimes en construction.

Qui peut donc raisonnablement croire que cette idée nauséabonde à germé dans le seul esprit du cinéaste improvisé ?

Le film anti-islam qui sème désormais la peur de l'attentat aveugle dans les missions diplomatiques auprès des pays arabes et musulmans est une machine de guerre montée de toute pièces, à dessein, pour offrir aux Salafistes en embuscade l'opportunité de créer le chaos dans leurs pays respectifs et de conforter leurs assises populaires.

Il n'est pas de meilleurs soutiens pour les islamistes intégristes que les ennemis de l'Islam, des arabes qui ne sont pas pleins aux as, des palestiniens ; que les démolisseurs de toute idée de paix, que les adeptes du choc absurde des civilisations... C’est le paradoxe particulier au monde pourri des apprentis sorciers de toute nature.