Inna Shevshenko, chef de file des Femen... (DR)

France : une ex-Femen se rebiffe et dénonce une ''organisation dictatoriale''

Elle se donne pour pseudo « Alice » et préfère garder l’anonymat…  Une ex-Femen se rebiffe et décide de dénoncer au grand jour  « l’organisation dictatoriale » et le manque de respect des personnes et de la liberté d'expression, rapporte jeudi l'AFP.

Alice s’est également exprimé le jour même sur les ondes d’Europe 1, indiquant qu’elle avait milité durant une année chez les Femen, avant de rompre il ya quelques mois. Elle prépare un livre qui relate ses mésaventures dans l’organisation féministe.

« C'est une organisation qui fait penser à une dictature avec des règles qui s'appliquent à certaines mais pas à d'autres », affirme-t-elle. Selon elle, chez les Femen, « il y a un phénomène de meute. Quand on n'est pas d'accord on est mis à l'écart ».

« Le respect des personnes et la liberté d’expression », sont des valeurs ignorées dans le fonctionnement interne des Femen, regrette Alice, qui se dit profondément « déçue » par son expérience.

« Je ne suis pas un cas isolé, des filles plus fragiles ont beaucoup souffert », dénonce-t-elle,  affirmant qu’il n’existe plus qu’une vingtaine de militantes en France et que « beaucoup plus ont quitté le mouvement ».

La chef de file du mouvement, Inna Shevchenko, a répondu à Alice dans une tribune publiée jeudi matin sur le site huffingtonpost.

Pas de démenti…

« Cette femme (...) raconte qu'il existe une hiérarchie au sein du mouvement et que l'atmosphère n'y est pas très amicale », explique Inna Shevshenko. « Je ne démentirai pas ces informations », répond-elle.

« Femen n'est pas une bande de potes, mais un groupe militant. Nous sommes unies, non pas pour sortir boire des verres, mais pour se battre. L'atmosphère est martiale. Oui, nous avons une hiérarchie affirmée (...) qui nous permet de mener à bien des opérations complexes », explique-t-elle.

« On n'est pas là pour boire des verres mais il y a un minimum de respect à avoir », lui répond Alice, « des filles sont ostracisées parce qu'elles ne répondent pas aux critères physiques ou qu'elles ne sont pas assez branchées ».

Qualifiée d’organisation aux « pratiques sectaires » par le député UMP Georges Fenech Mme Shevchenko répond : « Si les féministes et les humanistes sont à présent considéré-e-s comme sectaires en France, nous n'avons aucun problème avec ça. Et tant que cela sera affirmé par des bigots qui préfèrent jurer sur la Bible plutôt que sur la Constitution, nous continuerons à les combattre, avec joie ».