Maurice Audin mort sous la torture des militaires français, la reconnaissance officielle enfin
Par N.TPublié le
Un acte historique… Emmanuel Macron a rencontré jeudi 13 septembre Josette, la veuve de Maurice Audin, militant communiste anticolonialiste torturé et assassiné durant la bataille d’Alger. Sa trace est perdue dix jours après son arrestation, vraisemblablement par des parachutistes du général Jacques Massu.
« C’est à moi de vous demander pardon, donc vous ne me dites rien. On restaure un peu de ce qui devait être fait », a dit le chef de l’Etat à Josette Audin lorsque celle-ci a voulu le remercier pour cette déclaration à son domicile de Bagnolet (Seine-Saint-Denis).
Dans cette déclaration, le président « reconnaît, au nom de la République française, que Maurice Audin a été torturé puis exécuté ou torturé à mort par des militaires qui l’avaient arrêté à son domicile » le 11 juin 1957.
"Un système légalement institué..."
« Il reconnaît aussi que si sa mort est, en dernier ressort, le fait de quelques-uns, elle a néanmoins été rendue possible par un système légalement institué ».
« La vérité c'est que Maurice Audin faisait partie de tous ceux qui ont été victimes d'un système. Pour moi, c'est un moment historique », a déclaré sur France Inter le député LREM Cédric Villani, également mathématicien et qui s’est fortement investi pour cette reconnaissance.
« La version que la famille Audin recevra systématiquement pendant des années, c'est que Maurice Audin s'est évadé et qu'il a disparu sans laisser de traces. Et quand on y repense, avec le recul, ce serait simplement risible si ce n'était pas aussi tragique », a-t-il poursuivi.
Le journal l’Humanité a contribué à cette reconnaissance historique par la publication de nombreux articles.