Marseille : au procès de la rue d’Aubagne, le procureur pointe « la négligence coupable »
Par adminPublié le
Suite à l'effondrement meurtrier de deux immeubles le 5 novembre 2018 dans la rue d’Aubagne à Marseille, entraînant la mort de huit personnes, des peines de deux à cinq ans d'emprisonnement ainsi que de lourdes amendes ont été requises. Ce drame lié au logement insalubre a fait l'objet d'un procès qui en est à sa sixième semaine.
Lors de l'audience du 12 décembre, le procureur de la République, Nicolas Bessone a introduit le réquisitoire de son collègue, Michel Sastre, en soulignant la gravité de l'affaire, qualifiée de « blessure dans le cœur de Marseille », une ville marquée par la pauvreté et les inégalités. Les victimes sont mortes en raison de la cupidité, de la négligence, et surtout de l'indifférence généralisée, a-t-il affirmé.
Une enquête sur le logement indigne
Julien Ruas, l'ancien adjoint au maire chargé de la police des immeubles, a été accusé de «négligence coupable». Le parquet a requis contre lui la peine maximale de trois ans de prison ferme et une amende de 45 000 euros, arguant de l'absence de volonté politique, malgré les moyens financiers disponibles.
L'expert-architecte Richard Carta, impliqué pour son rapport sur un immeuble peu avant son effondrement, est également visé par une peine de prison, ainsi qu'une amende. De même, l'ancien directeur de Marseille Habitat, Christian Gil, et le cabinet immobilier Liautard font face à des sanctions financières et pénales. Les copropriétaires de l'immeuble du 65, rue d’Aubagne, sont qualifiés de « responsables de premier niveau », avec des peines allant jusqu'à cinq ans pour Xavier Cachard, avocat et propriétaire.
Le parquet a demandé la relaxe pour deux accusés parmi les seize, tandis que les parties civiles, appuyées par des associations et syndicats, appellent à une enquête parlementaire sur le logement indigne, insistant sur la nécessité de mesures judiciaires justes, plutôt qu'exemplaires.