Marseille. Des roses blanches et un cortège immense et digne pour les victimes de la rue d’Aubagne
Par N.TPublié le
Ils étaient des milliers à marcher dans le silence et la dignité… Les Marseillais sont venus en nombre, samedi 10 novembre, rendre hommage aux victimes de la rue d’Aubagne, des femmes et des hommes morts sous les gravats de leur immeuble, morts parce qu’ils étaient pauvres et contraints de se loger dans des taudis en péril imminent, et dont nul n’ignorait la grave et dangereuse dégradation, à commencer par les services municipaux supposés contrôler l’état des logements dans ce quartier populaire.
Ils étaient des milliers formant un cortège immense qui s’est ébranlé sur les hauteurs du centre-ville en direction du siège de l’Hôtel de Ville, en passant par la rue d’Aubagne, désormais de triste de mémoire. Minute de silence émouvante à l’appproche du lieu du drame, vagues d’applaudissements le long du trajet. La tristesse resserre les rangs d'une foule interminable plus de deux heures durant.
Puis des mots de colère et de douleur mêlées face à la porte de la mairie, sous le bureau du maire, Jean-Claude Gaudin qui a, sans aucune gêne, résumé le drame à un accident dans un automne pluvieux. L’histoire municipale n’en retiendra pas moins sa politique urbaine d'expulsion des pauvres du centre-ville de Marseille.
Une politique sournoise camouflée sous une langue de bois dans un maquis de procédures servant à laisser pourrir les choses. La réalité a fini par rattraper le maire et son équpie d'élus, tous résolument mobilisés pour le seul intérêt des couches et des quartiers aisés de la ville. Une réalité incontestable : on a laissé périr des êtres humains. Pus de 100.000 personnes croupissent dans des logements insalubres, au cœur de la cité phocéenne. La droite marseillaise aura laissé des plaies ouvertes.
Un huitième corps, celui d’une femme, a été retrouvé dans les décombres vendredi 8 novembre, quatre jours après l’effondrement du premier immeuble.