Grèce, Italie… l’oligarchie financière prend les rênes pour appliquer les plans d’austérité
Par N.TPublié le
Sous pression des marchés, les pays de la zone euro en difficulté cèdent précipitamment le pouvoir à l’oligarchie financière pour l’application des plans d’austérité sous surveillance de la « Troika » (FMI, BCE, Commission de Bruxelles). Paris et Berlin se font les relais de ce forcing.
En Grèce, la tentative avortée de Georges Papandréou, ancien premier ministre, d’organisation d’un référendum à déclenché un épisode de recomposition d’un gouvernement de coalition, gauche/droite et extrême droit, pour approuver le «plan de sauvetage» imposé par l’UE. Ancien vice-président de la Banque centrale européenne, Lucas Papadémos, 64 ans, désigné premier ministre est supposé faire appliquer à la lettre les exigences de Bruxelles.
Le couple Franco-allemand s’est empressé de rappeler au nouveau premier ministre le caractère « urgent » de la situation, rappelant les « engagements pris par la Grèce » et la nécessité « d’une mise en œuvre complète et intégrale ».
Le même duo a proposé vendredi soir au président italien Giorgio Napolitano de se rendre à Rome pour soutenir Mario Monti, ancien commissaire européen au marché intérieur et à la concurrence, chef idéal d’un gouvernement « technique » chargé d’appliquer rigoureusement le plan d’austérité adopté par la Chambre des députés et le Sénat.
Le chef de l’Etat italien est entré en scène dès que Silvio Berlusconi a été mis en difficulté devant le parlement, précipitant sa démission afin d’accélérer la transition à la tête de l'exécutif et de rassurer les marchés dont les taux se sont aussitôt envolés.
Les marchés ont ainsi le dernier mot mettant en péril la démocratie dans un contexte de crise lourdement payé par les peuples. Les diktats de la « Troika » ouvrent également à la voie à des dérives à l’image de l’entrée de l’extrême droite grecque au gouvernement.
Les plans d’austérité imposés pour satisfaire les exigences des places financières sur le front de la dette hypothèquent en fait toutes les possibilités de relance. Un cercle vicieux qui crée des situations explosives au plan social. La balle est à présent dans le camp des syndicats et des mouvements unitaires de citoyens pour résister et imposer un modèle de fonctionnement solidaire à l’échelle de la zone euro et qui soustrait les gouvernements à l'emprise des marchés.
Plus que jamais empêtrée dans ses contradictions, l’Europe libérale est à un tournant.