Libye : des ONG lèvent le voile sur les dommages collatéraux à l'intervention de l'OTAN en 2011
Par N.TPublié le
Les frappes de l'OTAN en Libye auraient causé plus de dégâts humains que ce qui était officiellement rendu public. Selon l'ONG Human Rights Watch, dans un rapport publié lundi 14 mai, ces frappes aériennes ont coûté la vie à soixante-douze civils. Suite à une enquête publiée en mars, Amnesty International avait dénombré pour sa part cinquante-cinq tués - dont seize enfants et quatorze femmes.
"Les attaques n'étaient autorisées que sur des cibles militaires et de sérieuses questions demeurent dans certains cas sur le point de savoir ce que les forces de l'Otan visaient exactement", a déclaré Fred Abrahams, conseiller de HRW, dans un communiqué. L'ONG estime que l'organisation transatlantique n'a pas pris la juste mesure des "dommages collatéraux" provoqués par ses interventions.
L'attaque du village de Majer...
L'OTAN intervenait au titre de la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations unies autorisant le recours à la force pour protéger les populations civiles. L'Alliance a effectué environ vingt-six mille sorties, dont neuf mille six cents raids, avec "un soin et une précision sans précédent", dit-on. .
"L'OTAN a fait tout son possible pour minimiser les risques pour les civils, mais dans une campagne militaire complexe, le risque zéro n'existe pas", a déclaré la porte-parole de l'Alliance dans un communiqué. "Nous regrettons profondément tout cas de victime civile pour lequel la responsabilité de l'OTAN pourrait être engagée", a-t-elle précisé.
HRW considère que les précautions prises par par l'OTAN ont été compromises "par son refus d'examiner les dizaines de morts civils". L'ONG, qui s'appuie sur des enquêtes menées pendant et après le conflit sur les sites bombardés, évoque notamment l'attaque du village de Majer, 160 km à l'est de Tripoli, le 8 août 2011, qui a coûté la vie à trente-quatre civils.