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Algérie : des associations représentatives boycottent les premiers Etats généraux de la société civile.

Les travaux des premiers états généraux de la société civile algérienne se sont ouverts mardi matin au palais des Nations, dans la banlieue ouest d'Alger, en présence d'un millier de participants venant d'horizons professionnels, sociaux, culturels et universitaires divers.

Organisée par le Conseil national économique et social (CNES), cette réunion inédite de trois jours est supposée regrouper les représentants de l'ensemble des secteurs professionnels et associatifs, des syndicats, et du monde de la culture, des médias et de la communication.

Les travaux, qui doivent se dérouler pour l'essentiel dans le cadre de cinq ateliers thématiques, devront déboucher sur des recommandations et une déclaration générale.

Les mouvements les plus en vue de la société civile ne sont toutefois pas représentés à ces états généraux. La Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH), le Syndicat national autonome du personnel de l'administration publique (Snapap), le Rassemblement action jeunesse (RAJ), l’Association Tharwa n’Fadhma n’Soumer, SOS disparus et le Syndicat autonome de l'éducation et de la formation (Satef) ont estimé lundi dans un communiqué qu’il s’agissait là de "rencontres alibis de salons" préparées par le régime afin d'absorber «la contestation et pour contourner l'exigence de changement exprimée par la société».

« Libérer la parole »

Boutéflika a pour sa part fait parvenir un message très prometteur aux participants, comme pour lever la méfiance et couper court à toutes les critiques.

«Le président de la République m'a demandé de transmettre à l'ensemble  des participants son sentiment intime de soutien et d'écoute. Il entend, en  particulier, libérer la parole de la société civile dans l'ordre d'un nouveau système de gouvernance pour dire que nous sommes dans une approche de la base vers le sommet», a déclaré le président du Conseil national économique et social (CNES), Mohamed Seghir Babes.

Ce dernier a également assuré que les recommandations qui seront issues  de cette réunion de trois jours seront soumises au président de la République.

Auparavant et pour lever tout malentendu, le vice-président du Conseil  national économique et social (CNES), Mustapha Mekidèche, avait fait savoir sur les ondes de la radio nationale que ces premiers états généraux de la société civile n'ambitionnent pas d'arriver à un «compromis politique».

«L'objectif est de restituer la parole aux associations et aux syndicats, reconnus, formels ou non formels, et leur donner un espace de discussion, un espace de libération  de la parole», s’est-il avancé. «Le compromis politique n'est pas notre couloir. Ce n'est ni le lieu ni l'endroit », a-t-il assuré.

Ces assises se tiennent dans une conjoncture marquée la consultation autour du projet de réformes politiques depuis le 21 mai. La démarche rejetée par les formations d’opposition ne semble pas non plus passionner la population qui n'y croit pas vraiment, rapportent de nombreux témoins.