Eriamed : un récital et des actions pour la paix tout autour de la mer Méditerranée

Rapprocher les peuples et les cultures de la Méditerranée, certains y pensent tous les matins en se levant, avant de s’atteler à la tâche. A l'image de Magali Saurel et de Jacques Llorca, les deux dirigeants de l'association Eriamed (Espace des Rencontres Internationales d'Art en Méditerranée) qui organisent un récital (1), ce samedi, à 18h30, au Chai du Terral à Saint-Jean-de-Védas, dans l'Hérault (Languedoc-Roussillon).

Donné par Amrie Saurel (alias Magali Saurel) avec Michel Tardieu au piano, ce concert intitulé « De l'Occident vers l'Orient » est axé sur la thématique de la paix, comme chacune des actions d'Eriamed. « Nous voulons rapprocher les deux rives de la Méditerranée au-delà de leurs différences, pour que la diversité devienne une chance au lieu d'être des obstacles », explique Jacques Llorca, ancien conseiller régional RPR et proviseur, aujourd'hui retraité, du lycée professionnel montpelliérain Pierre Mendès-France (2).

Voir la vidéo d'annonce du spectacle :

Symbole de cette démarche, le récital de Magali Saurel offre en son cœur une « chanson emblématique », Daawatou Salam. « C'est un hymne à la paix que Magali Saurel a créé avec Ahmed Saloumi, un chef d'orchestre de Tétouan, au Maroc, souligne Jacques Llorca. Cette chanson est en train d'être labellisée Unesco, dans ce pays, où nous avons rencontré la secrétaire générale culture de l'Unesco. Et elle est d'ores et déjà inscrite par décision du ministre des Marocains Résidant à l’Étranger, Mohamed Ameur, dans les programmes ELCO (Enseignement des Langues et Cultures d'Origine) pour tous les petits Marocains d'origine en France, et bientôt dans le monde ».

Des projets, Eriamed en a à foison. Elle négocie par exemple en ce moment avec Montpellier Agglomération pour créer « les Novembre arabo-andalous de Montpellier » à l'Opéra Comédie ou au Corum, avec les orchestres marocains de Fès et de Tétouan. Ce qui sera l'occasion, si la manifestation voit bel et bien le jour, de « se ressourcer à l'âge d'or de l'Andalousie du 10 ème au 13 ème siècle », souligne Jaques Llorca. Et de « revivre l'histoire de la naissance de Montpellier autour de l'université de médecine, puisque c'est à partir d'Averroès et Maïmonide que les savants originaires de l'Andalousie ont contribué à créer cette faculté et la ville de Montpellier en additionnant les trois cultures (juive, chrétienne et musulmane) qui à ce moment-là se toléraient ».

Entre ici et ailleurs...

La culture n'est pas le seul champ d'action d'Eriamed qui s'appuie également sur d'autres piliers, qu'ils soient éducatif, économique ou politique. Ainsi, l'association participe à la création d'une bibliothèque et à la constitution d'un parc informatique dans une école de Tétouan. Elle intervient au côté de la Fondation Face Hérault (3) dans quatre lycées professionnels de Montpellier et Béziers pour faciliter l'insertion des jeunes dans les stages et dans les entreprises. Et prépare la tenue d'une première « Journée entreprendre en Méditerranée » avec des acteurs (universitaires, chefs d'entreprises, etc.) des pays du sud et du nord du "grand lac". Jean-Louis Guigou, le directeur de l'IPEMED (Institut de Prospective économique du monde méditerranéen) en sera. Très impliqué dans le projet d'Union Pour la Méditerranée (4) dès son lancement par le président de la République française Nicolas Sarkozy, Jean-Louis Guigou a d'ailleurs proposé à Eriamed de s'impliquer à ses côtés pour créer une antenne régionale de l'IPEMED (5) en Languedoc-Roussillon.

Eriamed est donc aujourd'hui en pleine effervescence. De quoi ravir, aux cieux, Mabrouk Abdenbi, ce fin lettré algérien passionné par le Maroc qui avait créé l'association en 2009, avec Magali Saurel. C'est aussi ce poète qui a enseigné l'art de la langue arabe à cette chanteuse sans racine au sud de la méditerranée, jusqu'à l'aventure Eriamed. Une période aujourd'hui révolue...

N.E

(1). Infos et réservations au 07 87 38 79 87 et sur le site internet d'Eriamed : www.eriamed.com
(2). Le lycée Pierre Mendès-France portait le nom de Méditerranée avant d'être rebaptisé ainsi en 2006 par le président de Région Georges Frêche qui tenait à recentrer les désignations de ces établissements sur l'homme, plutôt que sur la géographie, au grand dam de Jacques Llorca qui s'y était alors fermement opposé par le biais de nombreux recours.
(3). Le site de Face Hérault : www.face-herault.org
(4). Les dernières nouvelles de l'UPM : http://www.eeas.europa.eu/euromed/index_fr.htm
(5). Le site de l'IPEMED : www.ipemed.coop