La police israélienne attaque le cortège funèbre de la journaliste Shireen Abu Aklehla
Par N.TPublié le
Après l’avoir abattue la veille d’une balle dans la tête alors qu’elle couvrait une opération militaire dans la ville de Jenine occupée, et malgré son équipement signalant «presse», les Israéliens ont attaqué vendredi le cortège funèbre de la journaliste Shireen Abu Aklehla
La police israélienne a violemment chargé des milliers de Palestiniens venus lui rendre un dernier hommage. Les images ont été largement diffusées sur les réseaux sociaux provoquant des réactions en Europe et jusqu’à Washington
À la sortie de l’hôpital Saint-Joseph à Jérusalem-est, secteur palestinien de la ville occupé et annexé par Israël, la police a fait irruption dans l’enceinte de l’établissement et tenté de disperser une foule brandissant des drapeaux palestiniens.
«Si vous n’arrêtez pas ces chants nationalistes, nous devrons vous disperser en utilisant la force et nous empêcherons les funérailles d’avoir lieu», a déclaré dans un mégaphone un responsable israélien en direction de la foule, selon une vidéo diffusée par la police.
Des images retransmises par des télévisions locales montrent le cercueil manquer de tomber au sol et la police faire usage de matraques.
D’après le Croissant Rouge palestinien, 33 personnes ont été blessées lors des funérailles, dont six ont été hospitalisées. La police israélienne a de son côté fait état de six arrestations.
L’Union européenne s’est dite "consternée" par le niveau de force inutile exercée par la police israélienne tout au long du cortège funèbre.
«Un comportement aussi disproportionné ne fait qu’alimenter les tensions», d’après elle. La représentation française à Jérusalem a qualifié de «profondément choquantes» les «violences policières» à l’hôpital Saint-Joseph.
«Atterré par les scènes observées aujourd’hui en marge des funérailles et l’usage disproportionné et irrespectueux durant le cortège funèbre», Dimiter Tzantchev, ambassadeur de l’Union européenne auprès d’Israël, estime sur les réseaux sociaux que «maintenir l’ordre public peut se faire par d’autres moyens».
Sans toutefois condamner un usage disproportionné de la force, la Maison Blanche parle d’images «profondément troublantes». «Nous déplorons l’intrusion dans ce qui aurait dû être une procession dans le calme», a déclaré Jen Psaki, la porte-parole de Joe Biden.
Les médias français, notamment les chaînes d’information continue, ne se sont pas attardés sur l’évènement, parlant « d’affrontements » et de « violences ». N’étaient les réseaux sociaux, cet acte épouvantable aurait été largement banalisé.