Algérie : les économistes soulignent l’urgence d’une économie moins dépendante des hydrocarbures
Par N.TPublié le
Réunis mercredi à Alger dans le cadre d’un symposium consacré à l’état de l’économie, les experts ont souligné l’urgence d’une nouvelle politique économique pour rompre avec la dépendance des seuls hydrocarbures.
Le Pr Hocine Benissad a plaidé pour la diversification du système de production et d’exportation. "Opter pour l’une ou l’autre politique, ou encore pour les deux en même temps, n’est pas un problème. L’essentiel, c’est de réunir toutes les conditions nécessaires pour amorcer le décollage économique escompté", a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité d’accorder la priorité à la ressource humaine.
Abondant dans le même sens, le Pr Ahmed Bouyakoub, a affirmé que la ressource humaine est "un facteur fondamental", mettant pour sa part l’accent sur l’amélioration du climat d’investissement et de l’environnement des entreprises.
La difficulté et la complexité de l’édification économique en Algérie est telle que beaucoup de défis restent à relever, a estimé de son côté l’expert financier Rachid Sekkak, préconisant l’élaboration d’une stratégie pour "sortir d’une économie de rente à une économie de production".
L’urgence pour ce banquier est d’extirper l’économie nationale de sa dépendance de l’Etat et vis-à-vis des ressources du Trésor. Rachid Sekkak a ainsi relevé la nécessité de réformer le secteur bancaire et de développer le marché boursier pour participer au financement de l’économie.
L’économiste Mourad Boukella a quant à lui plaidé pour la reconfiguration de la politique agricole afin de contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire, un objectif conditionnée par le développement de l’Industrie hors hydrocarbures. Car "le développement du secteur agricole ne suffit pas à lui seul à réaliser l’objectif d’autosuffisance alimentaire visé", a-t-il notamment rappelé.
Pour ce qui le concerne, l’économiste Abdelmadjid Bouzidi a présenté une rétrospective des politiques de développement suivies par l’Algérie depuis 62, en soulignant leurs forces et leurs faiblesses, ainsi que les succès réalisés et les échecs constatés.
Il a ainsi affirmé que des résultats ont été obtenus ces dix dernières années, notamment une croissance économique de 5%, ainsi qu’une baisse du chômage. Cependant, "cette croissance est éphémère, extensive et coûteuse dans la mesure où elle a été réalisé par l’investissement public", a-t-il estimé. M. Bouzidi a ainsi regretté l’absence de diversification de l’économie, relevant le rôle toujours "prépondérant" de l’Etat dans l’économie nationale.