France: Nicolas Sarkozy redevient un justiciable comme les autres
Par yazPublié le
Fin d'immunité présidentielle pour Nicolas Sarkozy depuis vendredi minuit, soit un mois après son départ de l'Elysée. L'ancien président peut désormais être entendu à tout moment pour diverses affaires qui ont fait jusque-là l'actualité, mais sans plus.
L'article 67 de la Constitution stipule que le président de la République ne peut durant son mandat "être requis de témoigner" ni "faire l'objet d'une action, d'un acte d'information, d'instruction ou de poursuite". Cette protection est définitivement levée.
Plusieurs affaires pourraient ainsi rattraper Nicolas Sarkozy, à commencer par le financement présumé illégal de sa campagne électorale de 2007 impliquant la richissime Liliane Bettencourt. L'ex-conseiller financier de cette dernière, Patrice de Maistre, est incarcéré depuis le 23 mars et il aurait semble-t-il des choses à dire en présence de Nicolas Sarkozy, estiment les juges.
Kadhafi a-t-il également financé la campagne de l'ancien président en 2007 ? C'est l'autre l'autre volet du dossier qui va sans doute réapparaître. La publication d'un document attribué à un ex-homme de confiance du colonel Kadhafi, ferait état d'un "accord de principe" conclu en 2006 avec Tripoli pour apporter à la campagne du candidat Sarkozy 50 millions d'euros.
Et puis il y aussi l'affaire Karachi, relative à un éventuel financement occulte de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995, par le biais de rétrocommissions présumées versées dans le cadre de contrats d'armement, mises en lumière dans l'enquête sur l'attentat de Karachi (Pakistan) du 8 mai 2002.
M. Sarkozy pourrait être concerné en tant que ministre du Budget en 1995 et porte-parole de campagne de M. Balladur.
L'ancien hôte de l'Elysée a rejeté tous les soupçons sur chacune de ces affaires. Ses proches affirment qu'il n'a absolument rien à craindre et qu'il est disposé à être entendu par la Justice.
Jacques Chirac avait été le premier chef d'Etat français a être jugé après la levée de son immunité. Dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris, il avait été condamné à deux ans de prison avec sursis, le 15 décembre 2011 et n'a pas fait appel.