Tunisie: l'inquiétude des professionnels du tourisme face au chaos provoqué par les intégristes

Les professionnels du tourisme tunisien, secteur clé de l'économie, se mobilise pour dénoncer la vague de violence déclenchée par les intégristes islamistes épaulés par des hordes de casseurs. Ils veulent en finir avec l'image d'une Tunisie à feu et à sang qui risque de mettre un frein à la reprise progressive de l'activité.

Les deux fédérations professionnelles ont ainsi lancé un appel à manifester samedi 16 juin à Tunis pour "dénoncer les actes de violence qui portent gravement atteinte à l'image de la Tunisie et à son tourisme". Ils apportent leur soutien total aux autorités "pour la stricte application de la loi à l'égard de ceux qui mettent en péril la stabilité de la Nation".

Les professionnels en appellent tout particulièrement aux touristes Algériens, habituellement très nombreux à se rendre en Tunisie en famille, 1,2 million, selon les derniers chiffres disponibles. « Les Algériens sont toujours les bienvenus. Qu’ils viennent les yeux fermés car ils sont chez eux ! », invite Habib Bouslama, le président de la Fédération du tourisme du Cap Bon.

La reconquête du marché français...

De son côté, le ministre tunisien du Tourisme, Elyes Fakhfakh, a entrepris une campagne de reconquête du marché français des voyagistes français qui a chuté de 44% en 2011. « Il n’y a pas de problème sécuritaire en Tunisie et il n’y a pas de raison pour les Français de s’inquiéter. Jamais les touristes n’ont été ciblés », rassure-t-il.

Les flux semblent avoir repris ces derniers mois. les réservations et prévisions enregistrées par les voyagistes français portent sur 1,2 million de touristes d’ici à la fin de l’année 2012. Une augmentation de près de 52% a d'ailleurs été observée sur les quatre premiers mois de 2012 par rapport à 2010. On comprend la colère des professionnels devant cette flambée de violence qui risque de remettre les compteurs à zéro.

Le tourisme représente 7% du PIB tunisien et emploie directement 400.000 personnes.