Le sommet Franco-Allemand accouche de propositions pour endiguer les effets de la crise dans la zone euro
Par N.TPublié le
Le président français, Nicolas Sarkozy, et la chancelière allemande, Angela Merkel, ont préconisé trois mesures de convergence budgétaire entre les Etats européens, à l'issue d'une rencontre mardi 16 août.
La France et l'Allemagne vont proposer de créer un "gouvernement économique de la zone euro". Constitué du conseil des chefs d'Etat et de gouvernement, il se réunirait deux fois par an, avec à sa tête un président, élu pour deux ans et demi. Le nom d'Herman Van Rompuy, actuel président du Conseil européen, a été avancé pour présider cette nouvelle instance.
"Les ministres des finances allemand et français déposeront sur la table des instances européennes une proposition commune de taxe sur les transactions financières dès le mois de septembre", a déclaré M. Sarkozy. Les deux dirigeants n'ont pas précisé les modalités de cette mesure. Une des possibilités, popularisée par l'économiste James Tobin, consiste à taxer à un taux très faible les mouvements internationaux de capitaux.
La France et l'Allemagne vont proposer que les 17 pays membres de la zone euro adoptent, avant l'été 2012, la règle d'or sur l'équilibre budgétaire, pour inscrire dans les Constitutions l'objectif de réduction des déficits. Le premier ministre, François Fillon, prendra les "contacts nécessaires" avec les différentes forces politiques françaises pour voir si un consensus est possible pour faire adopter cette règle d'or, a précisé Nicolas Sarkozy.
Les deux pays vont enfin examiner, début 2012, l'idée d'un impôt commun, dans son assiette et dans son taux, aux deux pays.
Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont toutefois exclu catégoriquement de recourir à la création d'obligations européennes qui permettraient de mutualiser les dettes des Etats. "A l'heure actuelle, nous ne considérons pas les eurobonds comme la meilleure solution", a déclaré la chancelière allemande. "Les eurobonds pourraient être imaginés à la fin du processus d'intégration européenne, pas au début", a confirmé le président français.
"Nous voulons dire notre volonté absolue de défendre l'euro (...) et d'avoir sur tous ces sujets une identité de vues et de propositions entre la France et l'Allemagne", a dit Nicolas Sarkozy. Les deux dirigeants ont conclu le sommet en se disant confiants dans la croissance de la zone euro.