Plus de 2 millions d’enfants meurent par an dans le monde de malnutrition, selon l’ONG Save the children
Par N.TPublié le
Dans un rapport publié mercredi 15 février, Save the children, l'ONG de défense des droits des enfants, révèle que 2,6 millions d'enfants meurent tous les ans dans le monde en raison de la malnutrition, soit 300 enfants par heure, rapporte Le Monde dans son édition du 16 février.
Selon la même source, l’état de malnutrition entraînerait des retards de développement physique et mental chez près de 450 millions d'enfants dans les quinze prochaines années.
"Le monde a fait des progrès spectaculaires pour réduire la mortalité infantile, de 12 à 7,6 millions (entre 1990 et 2010), mais ces progrès vont s'arrêter là si nous échouons à lutter contre la malnutrition", met en garde le directeur général de l'organisation, Justin Forsyth, cité par Le Monde.
Une vingtaine de pays sont concernés par ce phénomène, notamment le Mali, le Niger, le Nigéria, les pays du Sahel et également des pays d’Asie.
Les régions touchées ne sont pas forcément les plus pauvres, indique le rapport. Parmi les plus riches du Mali, la région du Ségou, au bord du fleuve Niger n’en reste pas moins la plus concernée par la malnutrition de 0 à 5 ans.
Selon les autres ONG consultées par Le Monde dans son dossier, la nutrition est bien souvent affaire d'éducation. "En Afrique, les populations ne sont pas [inondées d'informations] comme nous le sommes depuis cinquante ans sur ce qu'il faut faire ou ne pas faire en matière d'alimentation", indique Caroline Bah, de l'ONG "Afrique verte", dans le quotidien français.
"Le problème vient avant tout de l'eau, souvent non potable. Nous conseillons donc aux mères de nourrir exclusivement leur enfant avec le lait maternel pendant les six premiers mois. Mais la plupart du temps, ces conseils ne sont pas suivis, et les bébés reçoivent de l'eau de brousse", explique-t-elle.
Le phénomène de malnutrition est aggravé par les crises alimentaires qui ravagent notamment la région du Sahel, dues aux cycles de sécheresse.
Une des solutions promues par "Afrique verte" est de développer les ressources locales, en fabriquant des farines de céréales à partir des grains cultivés sur place, et de les enrichir de nutriments complémentaires comme le zinc, essentiel au développement intellectuel, physique et immunitaire. Cette démarche a le double avantage d'apporter une aide immédiate aux enfants et d'éviter les phénomènes de spéculation et d'exportation dans ces pays où le prix du grain peut augmenter de 85 % en période de disette, rapporte Le Monde, sous la signature de la journaliste Delphine Roucaute.