Les policiers manifestaient aux portes d'El Mouradia pour faire entendre leur revendications

Algérie : Adelmalek Sellal rencontre les policiers en colère

Le gouvernement algérien propose de rencontrer les groupes de policiers qui manifestent depuis trois jours aux portes d’El  Mouradia. Ils sont des centaines à camper devant le palais présidentiel pour réclamer de meilleures conditions de travail mais aussi la démission de leur chef. Des membres de la police anti-émeute ainsi que d’autres unités avaient rejoint les rangs des protestataires. 

« Les membres du gouvernement doivent se rencontrer dimanche prochain pour étudier leur revendications, notamment celles liées aux conditions de travail » a déclaré le premier ministre Adelmalek Sellal. « Nous sommes dores et déjà tombés d’accord sur 11 points » a-t-il ajouté. 

Il est à noter que depuis 1962, année de l’indépendance de l’Algérie, les forces de sécurité n'avaient jamais manifesté en Algérie, même si les protestations concernant leurs conditions de travail sont chose courante. 

"Nous devons aller jusqu'au bout. Si on arrête le mouvement sans arracher nos revendications, nous serons toujours en position de faiblesse", ont déclaré certains policiers au quotidien "El Watan".

Concrètement, les policiers réclament la démission de leur chef, la création d'un syndicat, une hausse de 100 % du salaire mensuel de base (soit un salaire à hauteur de 70 000 dinars algériens équivalent à 653 €), le droit au logement, la réduction de la durée de service au sein de la police de 32 ans à 20 ans, ainsi que l’instauration d’une prime mensuelle pour les épouses de policiers au foyer.

Les manifestations avaient commencé à Ghardaïa lundi dernier, à 600 kilomètres au sud d’Alger où des affrontements entre intercommuntaires avaient blessé plusieurs policiers et fait 2 morts parmi les manifestants. 

Depuis plusieurs mois, les 400 000 habitants de la ville de Ghardaïa sont en effet en proie à des heurts intercommunautaires meurtriers et les forces de l’ordre ont du mal à contrôler les troubles. 

L’annonce du premier ministre ne semble cependant pas avoir convaincu la majorité des protestataires. Plusieurs d’entre eux  se disent déterminés à poursuivre le sit-in devant la présidence.