Les esprits s'échauffent dans les murs de l'Hôtel de Région, 3 semaines après  le décès brutal de Christian Bourquin. (©N.E)

Languedoc-Roussillon : tensions et incompréhensions à l'Hôtel de Région !

Le nouveau président de la Région Languedoc-Roussillon sera-t-il élu le 26 septembre, un mois jour pour jour après la mort de Christian Bourquin, ou plus tard, après les élections sénatoriales du 28 septembre ? Le Tribunal administratif de Montpellier est appelé à trancher cette question d'ici demain matin, Médiaterranée fait le point !

Quel sera le verdict final que rendra le Tribunal administratif de Montpellier demain matin ? Suite au recours intenté par Robert Navarro contre la convocation du conseil régional formulée pour ce 26 septembre par Josianne Collerais à la demande de ''la majorité de la majorité'' des conseillers régionaux, la juridiction doit se prononcer ce mercredi 17 septembre sur cette question : à quelle date et comment le conseil régional destiné à élire le nouveau président de la Région Languedoc-Roussillon doit-il être convoqué ?

Imbroglio

Président de Région par intérim en sa qualité de 1er vice-président, Robert Navarro a en effet saisi la justice contre la convocation effectuée par Josianne Collerais, 2ème vice-présidente de cette Région, à la demande de 41 des 44 élus de la majorité.

Pour Robert Navarro, candidat aux sénatoriales qui a affirmé dans la presse ne pas vouloir faire obstruction à la candidature majoritaire de Damien Alary à la présidence de la Région, il ne faut pas parasiter le vote des grands électeurs qui doit se tenir ce 28 septembre, le conseil régional doit donc être convoqué le 29 septembre. En clair, Robert Navarro reproche à ses pairs de vouloir réduire ses chances de l'emporter auprès des grands électeurs, comme il l'a indiqué ce mardi après-midi en conférence de presse.

De leur côté, Damien Alary et ses francs soutiens ne comprennent pas ce qu'ils considèrent depuis le début comme une volonté de « jouer la montre » et s'inquiètent de l'impact de cette situation sur le fonctionnement régulier de l'institution régionale.

Josianne Collerais : "Je ne comprends pas"

« Je ne m'explique pas, vraiment pas, le comportement de Robert Navarro », a commenté Josianne Collerais avant d'en dire plus, au micro de Médiaterranée :

"Quand j'ai été présidente par intérim à la mort de Georges Frêche, j'ai mis 10 jours à convoquer le conseil régional, parce que je ne voulais pas que l'institution régionale s'arrête de fonctionner ! Moi, mon état d'esprit, c'est les citoyens, les communes, les dossiers et il y a des choses qui ne doivent pas attendre pour quelles que raisons que ce soit !

Je n'ai rien contre Robert Navarro, c'est une personne avec laquelle j'ai beaucoup travaillé et sur laquelle je n'ai aucun jugement à porter. Mais là, je ne comprends pas : cela fait un mois que l'on n'entend rien, que ses camarades lui demandent de réunir le groupe et qu'il ne se passe rien, alors qu'une majorité s'est dessinée autour de Damien Alary, une candidature que Robert Navarro a déclaré ne pas vouloir obstruer.

A la demande de tous les élus de cette majorité, j'ai pris mes responsabilités, en tant que 2ème adjointe, dans le cadre de l'application des directives du Préfet et de la loi. Et après tout cela, Robert Navarro saisit le tribunal administratif en disant que je ne suis pas légitime, alors que le Préfet lui-même a stipulé que le Conseil régional devait être convoqué le 26 septembre, dernier délai...

Si le Premier vice-président est légitime, c'est que derrière, il y en a un 2ème et un 3ème et un 4ème, etc. ! Ce qui me fait le plus mal, c'est qu'en plus du lourd deuil de Christian Bourquin que nous portons tous, sans encore une fois porter de jugement sur quiconque, c'est l'image déplorable que l'on donne de l'institution ! J'estime que les citoyens méritent mieux que le spectacle lamentable qui leur est actuellement offert. Je pense que Christian de là où il est, et s'il nous voit, ne comprend pas non plus..."
 

Epilogue

Le Tribunal administratif de Montpellier rendra son verdict ce mercredi après-midi. En attendant ce dernier, les 41 conseillers régionaux qui ont réclamé l'élection du président de Région le 26 septembre ont réagi par voie de communiqué, suite à la conférence de presse de Robert Navarro. Voici leur déclaration : 

"La loi, toute la loi, rien que la loi : voilà ce qui motive la date de convocation du conseil régional qui élira un(e) président(e) et mettra en place un exécutif. Cette convocation et sa date respectent scrupuleusement la loi et plus précisément le code général des collectivités territoriales.

Les élus de la République que nous sommes ne peuvent et ne doivent déroger à la loi, quelles que soient les circonstances électorales ou les enjeux personnels. La convocation adressée par Josianne collerais répond aux obligations légales qu'un courrier du Préfet de région avait rappelé au président par intérim.

Nous attendons sereinement la décision du tribunal administratif et ne doutons pas que dans les délais légaux, notre institution pourra à nouveau fonctionner avec, pour unique objectif, servir nos concitoyens et unique moteur, la recherche de l'intérêt général."