Les troupes de Bachar Al-assad attisent le feu de la guerre civile

Selon le chef de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, les forces de l'ordre syriennes ne sont pas intervenues lors de violents affrontements entre des partisans de Bachar Al-assad et des opposants dans la ville de Homs (centre).

"Plus de trente civils ont été tués au cours des dernières vingt-quatre heures à Homs dans des affrontements entre opposants et partisans [du régime] qui ont éclaté samedi soir", a déclaré M. Rahmane, cité par l'AFP.

"Ces affrontements représentent un changement dangereux qui porte atteinte à la révolution [syrienne] et servent les intérêts de ses ennemis qui veulent la transformer en guerre civile", a-t-il déploré.

"Lorsque les heurts ont commencé, les deux camps se frappaient à coups de bâtons et, par la suite, on est passés à des affrontements avec des armes à feu", a-t-il dit. "Un grand nombre" des personnes tuées l'ont été par des tireurs embusqués, selon lui, rapporte l'AFP.

Les heurts auraient commencé samedi soir à la suite de l'assassinat à Homs de trois partisans du régime enlevés la semaine dernière par des inconnus et dont les corps démembrés ont été reçus samedi par leurs proches.

Les militaires multiplient par ailleurs les arrestations, toujours selon la Ligue syrienne des droits de l'homme (LSDH).

Depuis le début du soulèvement en mars, la répression aurait déjà fait plus de 4000 morts selon des sources concordantes, plus de 12000 personnes ont été arrêtées, tandis que des milliers d'autres se sont réfugiées en Turquie, notamment.

Bachar Al-assad joue visiblement la carte du temps en tirant profit de l'opposition de la Chine et de la Russie à toute résolution du Conseil de sécurité de l'ONU. L'opposition commence quant à elle à s'organiser pour canaliser le mouvement et rassembler les soutiens. La bataille contre le régime syrien amorce un tournant.