Casti dégaine une BD d’Aurel contre le flashball
Par nicolas éthèvePublié le
Vous vous souvenez de Casti, ce jeune supporter montpelliérain éborgné par un tir de flashball le 21 septembre 2012 en marge du match MHSC-ASSE ? Il nous donne de ses nouvelles dans une bande-dessinée croquée par l’excellent Aurel. Aux manettes du scénario guidé par les simples petits faits réels de la réalité, Aubry et Kotelnikoff-Béart. Zoom.
Tout commence aux abords du Stade de la Mosson dans ce bel ouvrage agréablement ornementé d’orange et bleu, aux couleurs du club de Montpellier. Vous vous souvenez, Florent Castineira, âgé de 21 ans était tranquillement assis à la baraque de « Chez Tonton », heureux de la fin prochaine de son IDS avec un ami quand le drame est survenu :
La suite est sévère. Casti a été touché irréversiblement à l’œil droit par un tir de flashball qui aurait été déclenché parce qu’une meute de supporters déchaînés représenterait à quelques mètres de là un trouble à l’ordre public, dixit les forces de l’ordre en action sur le terrain. C’est ce que rapportent également certains médias avant que la réalité n’apparaisse :
La vérité journalistique oui, So foot en tête de pont aussi, les autres médias y regardant finalement de plus prêt avant d’écrire sur ce dossier au long cours. Car côté justice, cela va être beaucoup, beaucoup plus long, comme, du coup, le chemin de la santé pour Casti. Devoir subir une énucléation de l’œil qui ne reverra plus jamais la lumière du jour, ce n’est pas une mince affaire, c’est le moins que l’on puisse dire… Devoir se battre pour faire reconnaître son statut de victime, c’est ce que l’on peut appeler une double peine. La convalescence aura été d’autant plus longue que le fait d’être reconnu comme victime s’est trouvé très, très longtemps interdit à Casti, perte de dossier médical à l’appui, incessants tournoiements sur le visionnage de la caméra de la vidéosurveillance, etc, etc, tout est dans le livre témoin. Heureusement, ses avocats et les Ultras qui avaient organisé une manifestation nationale de soutien à Montpellier ne l’ont jamais lâché.
Pour tenir cela a tenu.
« Cela m’a pris 10 ans », explique aujourd’hui Casti à Médiaterranée qui a accepté la proposition des scénaristes Aubry et Kotelnikoff-Beart de raconter son histoire parce qu’elle fait lien avec celle de tant d’autres depuis l’introduction du flashball dans l’arsenal policier comme arme non létale. Ce ne sont pas les gilets jaunes qui diront l’inverse. Aujourd’hui, Casti vit dans le sud-ouest, il vient de finir sa formation dans le bâtiment, avec l’immense désir de revenir vivre à Montpellier, quand il aura les moyens de pouvoir le faire. L’affaire Casti s’est terminée au pénal par un non-lieu, concernant l’auteur du tir du flashball, « légitime défense » oblige. Mais il a obtenu gain de cause face à l’Etat et tient à ce que tout le monde le sache, dans ce monde où la justice semble trop souvent avoir deux vitesses. C’est chose faite avec la BD « Casti, Quand l’Etat mutile » un bel ouvrage de 110 page publié aux éditions Delcourt/Encrages et disponible dans toutes les bonnes librairies. A chacun ses armes…