Égypte : troisième mandat présidentiel pour al-Sissi, les électeurs résignés et inquiets des conséquences de la guerre à Gaza
Par hanlinPublié le
Abdel Fattah al-Sissi a été réélu président de l'Égypte pour la troisième fois consécutive avec une majorité écrasante, selon les résultats officiels annoncés le lundi 18 décembre. En remportant 89,6 % des voix, Sissi poursuit son règne commencé après le renversement de l'islamiste Mohamed Morsi en 2013.
Plus de 67 millions d'électeurs égyptiens étaient appelés aux urnes entre le 10 et le 12 décembre pour participer à ce scrutin présidentiel crucial, qui s'est déroulé dans un contexte de crise économique sévère et de tensions à la frontière avec la bande de Gaza.
Sissi se présentait face à trois challengers peu connus du grand public : Farid Zahran de la gauche, Abdel-Sanad Yamama du parti Wafd marginalisé, et Hazem Omar du Parti populaire républicain.
De candidats d’opposition en procès ou en prison
Cependant, l'absence d’une opposition d’envergure a permis au président de maintenir sa domination sur la politique égyptienne. Les tentatives de candidature ont par ailleurs rapidement avorté, l’un des postulants est en détention et l'autre en attente de procès.
Durant son administration, Sissi a mené une sévère répression contre le moindre mouvement de contestation, et des modifications constitutionnelles en 2019 ont allongé la durée du mandat présidentiel de quatre à six ans, lui permettant de briguer un troisième mandat.
Malgré l’ouverture d’un dialogue par le gouvernement et la libération de quelques prisonniers politiques, des critiques persistent quant à la démocratie et aux droits humains en Égypte.
Les électeurs résignés et inquiets des conséquences de la guerre à Gaza
Beaucoup d'électeurs égyptiens étaient résignés quant à l'issue de l'élection, jugeant le résultat inévitable. Certains ont été motivés par la guerre à Gaza pour soutenir Sissi, perçu comme un pilier de stabilité. Les autorités égyptiennes ont fait des efforts pour augmenter la participation électorale, qui était d'environ 41% en 2018.
Des citoyens ont été transportés en bus vers les bureaux de vote et des produits de première nécessité ont été distribués, tandis que des drapeaux et des banderoles patriotiques étaient déployés dans certains sites de vote.
En dépit des circonstances, les médias d'État défendent le processus électoral en tant qu’étape vers le pluralisme politique, rejetant toute allégation de violation des règles électorales. Avec ce troisième mandat, Sissi consolide son pouvoir, il gouvernera l'Égypte jusqu'en 2030.