Centrafrique: les civils musulmans sous menace d’un « nettoyage ethnique »
Par N.TPublié le
Présente en Centrafrique depuis le 5 décembre dernier avec 1600 hommes pour stopper l’offensive sanglante des ex-rebelles de la Séléka, qui s'étaient emparés du pouvoir en mars 2013, la France a décidé vendredi 15 février d’envoyer 400 soldats supplémentaires, à la demande du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.
Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a par ailleurs reconnu que l’opération Sangaris devait être prolongée en raison de la recrudescence des violences intercommunautaires. L'Assemblée nationale doit se prononcer par un vote le 25 février sur la prolongation au-delà de début avril.
Interrogé lundi part le Figaro, le président congolais Denis Sassou Nguesso, a estimé «qu’il faudrait un contingent international d'au moins 10 000 hommes en tout » pour ramener l'ordre en Centrafrique.
De son côté, l'ONG Amnesty international a interpellé mercredi 12 février l’opinion internationale, évoquant un « nettoyage ethnique » de civils musulmans dans l'ouest de la Centrafrique que les forces internationales ne « parviennent pas à empêcher ».
Depuis le départ forcé de Michel Djotodia en janvier, les « anti-balaka », des milices paysannes à dominante chrétienne, ont entrepris de se venger de la Séléka en exterminant les civils musulmans.
Supposée être rapide, l'intervention française qui devait ramener le calme a finalement plutôt exacerbé les tensions et les haines. Ces troupes donnent le sentiment de s’enliser dans l’impuissance. Le reste des pays occidentaux assistent dans l’indifférence à ce qui pourrait ressembler au génocide Rwandais en 1994.