La France en première ligne dans la décision onusienne d'intervention en Libye
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La France, qui a joué un rôle déterminant pour l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU, jeudi soir, d'une résolution en faveur du recours à la force contre les troupes du colonel Mouammar Kadhafi, se dit vendredi préparée pour mener des interventions militaires contre la Libye " dans quelques heures".
"Les frappes auront lieu rapidement (...) dans quelques heures", a déclaré le porte-parole du gouvernement français François Baroin sur les ondes de la radio française RTF sans avoir précisé les détails de la manœuvre.
"Les Français, qui étaient aux avant-postes de cette demande, seront naturellement cohérents avec l'intervention militaire, donc ils participeront", a souligné M. Baroin.
Le Conseil de Sécurité des Nations Unies avait adopté la veille une résolution autorisant l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye.
La France s'est positionnée en première ligne et a joué un rôle déterminant pour aboutir à l'adoption de cette résolution, qui autorise les Etats membres de prendre les mesures nécessaires pour protéger les civils en Libye, y compris la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne.
Dans une première étape de sa démarche en faveur d'une intervention de la Communauté internationale, la France avait officiellement reconnu, le 10 mars, le Conseil national libyen ( CNL) qui regroupe l'opposition au régime de Mouammar Kadhafi, comme représentant légitime du peuple libyen.
Lors de la rencontre des grandes puissances réunies au sein du G8 à Paris lundi dernier, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé avait tenté de convaincre ses homologues de la nécessité impérieuse d'une intervention en Libye, mais sans y parvenir.
"Kadhafi marque des points", avait alors déclaré Alain Juppé.
M. Juppé s'est déplacé à New York pour encourager la communauté internationale à intervenir en Libye, au secours des populations civiles. Peu avant le vote, M Juppé était intervenu pour mettre l'accent sur l'urgence de la situation.
"Chaque jour, chaque heure qui passe alourdit le poids de la responsabilité qui pèse sur nos épaules. Prenons garde d'arriver trop tard, ce sera l'honneur du Conseil de sécurité d'avoir fait prévaloir en Libye la loi sur la force, la démocratie sur la dictature, la liberté sur l'oppression", a-t-il ajouté.
La France avait auparavant annoncé des frappes aériennes dès l'adoption de la résolution. "Il n'est pas question de faire quelque chose au sol. C'est très clair. L'alternative, elle coule de source : c'est effectivement l'utilisation de la force aérienne ", a précisé avant la réunion du Conseil de sécurité Alain Juppé.
Au lendemain du vote onusien, le ministre des Affaires étrangères libyen Moussa Koussa a annoncé vendredi que son pays mettait fin à toutes les opérations militaires. La Libye "a décidé d'observer immédiatement un cessez-le-feu et de mettre fin à toutes les opérations militaires", a déclaré M. Koussa lors d'une conférence de presse. Il a affirmé que son pays, étant membre à part entière des Nations unies, était "contraint d'accepter la résolution du Conseil de sécurité".
La France reste toutefois prudente devant cette annonce. Mouammar Kadhafi "commence à avoir peur mais sur le terrain, la menace n'a pas changé", a constaté vendredi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Bernard Valero.