Hérault : le comité local du BDS demande au Conseil général de quitter la banque Dexia
Par nicolas éthèvePublié le
L'information est passée inaperçue, alors que Dexia se trouve dans la dernière ligne droite de son démantèlement, avec ce mercredi soir, une réunion du conseil d'administration décisive (1) : le comité héraultais du mouvement BDS (Boycott-Désinvestissement-Sanctions), qui était partie prenante de la coalition contre Agrexco, a écrit un courrier incendiaire à André Vézinhet, le président du Conseil général de l'Hérault.
Dans cette missive adressée le 6 octobre et à ce jour restée sans réponse (2), le BDS demande le « désengagement total de la part du Conseil général de tout partenariat avec cette banque ». « Ce qui sera à la fois un soutien au peuple palestinien pour lequel vous avez bien voulu vous engager dernièrement et une économie pour les citoyens héraultais », souligne le comité héraultais qui administre littéralement une leçon à André Vézinhet : « vous avez choisi de confier nos intérêts à la banque Dexia, qui aujourd‘hui se révèle acculée au démantèlement. Si vous aviez consulté le site de la campagne BDS France, vous auriez appris que la Banque Dexia est une cible de la campagne visant à défendre les droits des Palestiniens autant en Belgique qu’en France ».
Une « cible de la campagne »
Et le comité héraultais de rappeler en quoi cette banque qui « finance les colonies israéliennes (…) participe » à l'occupation israélienne de la Palestine jugée illégale au niveau du droit international : « vol des terres palestiniennes », « restriction d’accès aux ressources en eau », « entraves à la liberté de mouvement » (avec un « réseau routier réservé aux colons » et des « check-points pour les Palestiniens »), « démolitions de maisons et expropriations arbitraires des familles », « violences quotidiennes et assassinats subis par la population de la part des colons israéliens », et, pour finir cette longue liste, « destruction et pollution des sols entraînant des conséquences écologiques dramatiques ».
« Vous auriez pu en conclure qu’un organisme finançant des crimes de guerre n’était pas fiable et auriez ainsi évité au contribuable héraultais de payer les surcoûts induits par les emprunts du Conseil général auprès de cette banque, note le comité héraultais du BDS, qui demande au Département de l'Hérault, au-delà du cas Dexia, « d’examiner également tous les partenariats avec entreprises, banques et organismes qui violent le droit international ».
Avec cet avertissement, doublé de cette interrogation : « les cibles de la Campagne Boycott-Désinvestissement-Sanctions ont comme par hasard des difficultés. Citons Véolia, Carrefour, Agrexco, Soda-Club, Ahava, Dexia. Comment des entreprises violant le droit et participant à des crimes de guerre pourraient-elles être des entreprises honnêtes et comment pourraient-elles ne pas provoquer le boycott des citoyens ? »
N.E
(*). Le conseil d'administration doit donner son approbation sur deux points : la nationalisation de sa filiale belge et les conditions du transfert en France de son activité de prêts, dits « toxiques », aux collectivités locales. Par ailleurs, selon le très sérieux quotidien israélien Globes, Dexia Israël devrait également être rattachée à la France, « la raison principale » de ce transfert étant liée « au boycott et pressions des organisations pro-palestiniennes en Belgique » : http://www.globes.co.il/serveen/globes/docview.asp?did=1000689742