Grèce : de nouvelles incertitudes pèsent sur son plan de sauvetage
Par yazPublié le
Plusieurs pays contributeurs de la zone euro réclament au gouvernement grec des garanties similaires à celles obtenues par la Finlande.Ce nouvel épisode dans la crise de la dette grecque fait ressortir les incertitudes qui pèsent sur le plan international de sauvetage du pays.
La Finlande a négocié le dépôt d'une somme qui, complétée par les intérêts qu'elle produira, couvrira au final le montant du prêt garanti par la Finlande. Ce pays bénéficie d'une note favorable auprès des agences de crédit ("AAA").Il n'est cependant pas le seul puisque cinq autres pays en Europe ont une notation similaire. En particulier, les Pays Bas et l'Autriche, qui veulent eux aussi désormais bénéficier des mêmes garanties que la Finlande. Une position également tenue par la Slovaquie, seul pays de l'eurozone à avoir refusé de contribuer au premier plan d'aide à la Grèce.
Cet accord entre Athènes et Helsinki revient "reprendre directement" l'argent prêté et risque d’aggraver la situation du pays emprunteur, selon le premier ministre néerlandais Mark Rutte.
Même ton critique à Vienne, qui demande que les partenaires de l'UE soient traités de façon équitable. Si des garanties sont accordées à la Finlande, alors l'Autriche va aussi en demander, même si elle "estime que ces garanties ne sont pas en principe nécessaires", selon le ministère des Finances.
La ministre autrichienne des Finances a envoyé une lettre à ses partenaires de la zone euro demandant que les Etats dont les banques et assureurs sont très peu engagés en Grèce, comme la Finlande et l'Autriche, obtiennent des garanties. Des pays comme la France ou l'Allemagne, qui profitent davantage du paquet d'aide à la Grèce, n'y auraient en revanche pas droit.
L'accord entre Athènes et Helsinki "reflète de profondes divisions au sein de l'Eurozone", constatent les analystes de la banque BofA Merrill Lynch Global Research, pour qui "l'accord n'est pas entériné".
Plus alarmiste, Teija Tiilikainen, directeur de l'Institut finlandais des affaires internationales, estime que l'accord dans son ensemble risque d'être remis en question. "La Finlande a dit dès le départ qu'elle ne garantirait pas de prêt sans nantissement, et si cet arrangement n'est plus acceptable par les autres nations, alors nous revenons à la case départ", explique-t-il.
"Pour le moment, il s'agit encore de petits pays (de la zone euro)", tempère Guntram Wolff, "donc quantitativement, ce n'est pas encore important. Mais dès lors que vous aurez un grand pays qui emprunte la même voie, l'ensemble (du plan) est mort", estime-t-il.