La contrebande en Algérie : le ver est dans le fruit...
Par N.TPublié le
Ils se gavent… Les contrebandiers tournent à plein régime aux frontières terrestres, détournant près d'un quart de la production de carburant au nez et à la barbe des douaniers, franchissant sans coup férir tous les dispositifs de surveillance.
Les autorités s'en émeuvent, crient à la catastrophe, laissent supposer de graves négligences dans les protections douanières de nos voisins, notamment les marocains. Une thèse est avancée: celle d'un complot ourdi contre le pays pour torpiller l'économie nationale à travers des réseaux rodés d'échange de stupéfiants contre du carburant.
Les autorités s'alarment, mais que font-elles pour stopper cette hémorragie ? Les algériens peuvent dormir tranquilles, le ministre du commerce a sa petite idée : il suggère tout simplement de relever les prix des carburants pour dissuader les contrebandiers ! Le signe d'un incroyable désarroi. Les ministres qui ronronnent dans le dos de Sellal sont à l'évidence tout juste en mesure d'expédier les affaires.
La contrebande qui saigne le pays n'est pas un phénomène isolé, un fléau qui frapperait le pays comme une fatalité. Elle n'est pas sans rapport avec la situation générale plombée par une économie de bazar qui baigne dans l'argent sale. Contrebande florissante ? Hélas ! Mais comment peut-il en être autrement dans un pays où la corruption bat son plein à tous les niveaux, où des hordes de milliardaires pourris d'argent facile dictent leur loi aux pouvoirs publics, soumettent des politiques ; un pays dont près de 30% de la jeunesse sombre dans le chômage, regarde avec stupéfaction grossir les fortunes, une jeunesse désespérée, prête à tout pour s'en sortir et qui reste dans tous les cas une proie facile pour tous les réseaux mafieux ?
La contrebande qui prospère aux frontières n'est certes pas une nouveauté, mais le seuil qu'elle atteint confirme qu'elle participe d'un état général de déliquescence de l'économie nationale. Le ver est dans le fruit...